Education Artistique et Actions Culturelles (D.A.A.C)

Sarah GENEVIEVE et Coretta MOUEZA

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A Interview de Coretta MOUEZA

1.     Pourriez-vous expliquer à nos lecteurs ce qu’est le chant lyrique ? Le chant lyrique c’est une technique de chant utilisée dans les opéras, c’est le chant de l’expression des sentiments, des émotions.

2.    D’où vient votre passion pour cet art ? Ma passion pour cet art me vient de mon enfance. Je suis d’une famille de musiciens et j’ai très tôt écouté Maria Callas, et très tôt ma passion pour cette femme et cet art est née.

3.    Quelle formation avez-vous suivie ? Je suis avant tout une pianiste. En parallèle avec l’université Paris 4 Sorbonne (où j’ai appris le métier de professeur d’éducation musicale pour collège), j’avais une formation technique en piano et solfège au Conservatoire National de Région de Rueil Malmaison où j’ai obtenu mes diplômes. Et ce n’est qu’en arrivant en Guadeloupe que j’ai commencé à travailler sérieusement le chant lyrique.

4.    Avez-vous obtenu des prix lors de concours de chant ? 1° prix du concours Appassionato et 1° prix de perfectionnement dans un conservatoire de Paris en Juin 2011

5.    Comment parvenez-vous à concilier votre vie professionnelle et familiale avec la pratique artistique ? Parfois difficilement, mais avec une bonne organisation, j’arrive quand même à gérer mes enfants, ma vie de famille, ma vie de professeur et de chanteuse lyrique. J’essaye de travailler tout le temps dés que je peux, soit pour mes cours du collège ou déchiffrer  un chant  pour un concert.

6.    Existe –t-il un public pour cette forme d’art en Guadeloupe ? De plus en plus,  les gens s’y intéressent. Ils sont parfois surpris et attiré par ce chant ,qui n’est pas notre culture, mais qui reste un art à découvrir. Et la beauté des chants et l’émotion qui s’y dégagent touchent le public.

7.    Venons-en à CARMEN. Comment s’est passée votre collaboration avec les élèves et les professeurs de notre collège ? Quelle part avez-vous prise dans ce projet ? Mon rôle dans ce projet (retour à ma fonction première) : la pianiste. Et former mon groupe  de chant pour les différents chants de Carmen. La collaboration entre les deux collèges s’est bien déroulée. A renouveler.

8.    Avez-vous décelé de belles voix parmi les élèves des deux collèges ? De Magnifiques voix : Eden Cabarrus, Quinol Célya ( boiripeaux) et Chelsy et Emmanuella !! 4 voix formidables !!

4 Carmen

9.    Quelles sont les difficultés auxquelles vous vous êtes heurtée ? Manque de moyens financiers.

10.    Quelles étaient vos appréhensions avant le spectacle ? Que les élèves n’arrivent pas à gérer le stress ! C’est quelque chose d’effroyable ce fameux trac : il peut vous propulser dans le chant mais il peut tout casser aussi si on a trop peur.

11.    Le public a manifestement apprécié la prestation des élèves. Quelles sont vos impressions après le spectacle ? Bon spectacle, super souvenir pour les enfants aussi ! Je suis très contente.

12.    Avez-vous constaté une amélioration du jeu des acteurs entre les deux séances ? Ils se sont libérés de plus en plus, plus sûrs d’eux à la deuxième séance.

13.    Quels conseils donneriez-vous aux comédiens et chanteurs que vous avez initiés ? Un conseil : de continuer ce qu’on leur a donné comme base, en se perfectionnant dans les cours de chant ou de théâtre. Evidemment si ils veulent continuer dans ces activités.

14.    Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ? Qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile ? Le plus exaltant ? Seriez-vous prête à recommencer ? Evidemment que je serai prête à recommencer, d’ailleurs le projet est reconduit. Le plus difficile : le stress pour trouver de l’argent pour les dépenses à venir, le manque de publicité dans les médias. Le plus exaltant :  de voir ses talents qui se sont révélés !! Et bien sûr : à l’année prochaine !!

B Questions posées à Mmes Geneviève, Machire, Navis, et Huygues Desétages et à M. Claman

1.    Comment est née l’idée de ce projet ?

Deux enseignantes, Mme Machire et Mme Huyghues des Etages ont émis l’idée de mettre en scène l’opéra de Georges Bizet pour l’année 2011/2012. Mais la mise en œuvre et la coordination ont été constamment assurées par Mme Geneviève, qui au fil de l’année est devenu le professeur référent pour le projet Carmen (relations avec la Direction, coordination des ateliers, relations avec l’autre collège de Boisripeaux, relations avec les partenaires…)

2.    Carmen est un opéra célèbre chanté par des cantatrices de renommée mondiale. N’avez-vous pas eu peur de vous attaquer à cette œuvre ?  Avez-vous adapté les voix et le scénario à nos élèves ? Comment ?

Il s’agit d’une adaptation, c’es-à-dire que l’équipe n’a pas cherché à reproduire intégralement et exactement l’opéra. Il s’agissait de s’inspirer de l’histoire et de l’opéra pour recréer quelque chose qui soit à la portée des élèves (voix, contexte, textes, chants…).

3.    Comment les élèves ont-ils réagi à cette proposition ?

Il faut reconnaître que les élèves n’ont pas d’emblée manifesté un grand intérêt pour cette proposition compte tenu de leur ignorance de Carmen. Mais notre travail d’enseignants a été de leur présenter ce personnage et ce projet de manière attractive.

4.    Ce projet réunissait plusieurs disciplines : la Musique, le Français, l’Espagnol, les Arts Plastiques ? N’était-il pas difficile à mettre en place ?

La mise en scène de Carmen a mobilisé plusieurs disciplines mais surtout des compétences qui dépassaient le cadre de nos disciplines respectives (couture, théâtre, maquillage…). Chacun a donc dû dépasser les limites de son enseignement sur lequel il s’appuyait néanmoins pour exploiter des compétences transdisciplinaires et humaines des élèves. C’est en cela que ce projet a été très enrichissant humainement. De fait, la difficulté résidait dans la répartition et l’harmonisation des tâches car chaque atelier devait pouvoir entrer en interconnexion (chant et texte, décor et costumes, …) au moment des répétitions générales.

Carmen

5.    Racontez-nous brièvement les différentes étapes qui ont conduit à la production finale ?

La première étape a consisté à constituer l’équipe, puis à mobiliser les élèves, ensuite à dégager un calendrier pour chaque atelier, à mettre en œuvre chaque atelier qu’il fallait nécessairement coordonner entre eux. Vers le mois de mai, les répétitions collectives (« filage ») ont permis de voir les lacunes et pallier les carences pour proposer un spectacle total au mois de juin.

6.    Quels sont les obstacles que vous avez dû franchir ?

Les difficultés ont été de maintenir un travail d’enseignant de chacun dans ses classes, indépendamment du projet ainsi que les réunions liées à la vie de l’établissement. Chaque absence individuelle se répercute sur l’ensemble du projet quand on travaille en équipe, et cela a créé un certain nombre de difficultés, voire de tensions. L’autre obstacle était la gestion des élèves, souvent inconstants et irréguliers.

7.    Avez-vous constaté une amélioration du jeu des acteurs entre les deux séances ?

Les acteurs ont fait preuve d’une grande rigueur dans la diction et dans la gestuelle. Ils ont cependant paru plus libres durant la deuxième séance, comme si leur maîtrise du texte leur autorisait certaines audaces de comédiens confirmés.

Carmen

8.    Après l’ovation du public, dites-nous vos impressions sur la prestation des chanteurs, comédiens … et animateur de ce fameux samedi ? Allez ! C’est à vous de vous « lâcher » maintenant !

C’est un sentiment de joie et d’accomplissement qui nous ont gagnés. C’est aussi le soulagement d’avoir accompli ce projet tentaculaire. Le final donne souvent lieu à un sentiment ambigu : on est content d’avoir fini, mais cette fin créé un sentiment entre la satisfaction et la nostalgie, comme si le fait d’atteindre un objectif nous laissait dans un état de manque, un manque à combler par de nouveaux objectifs, de nouveaux chemins à tracer.

9.    Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ? Votre regard sur nos élèves, sur votre pédagogie ont-ils changé ? Seriez-vous prêts à recommencer une expérience similaire ?

Notre regard sur les élèves a forcément évolué puisque nous les avons appréhendés dans une autre posture que celle d’élèves. Ils étaient plus proches de nous et nous formions une grande équipe en quête d’un succès de scène. La pédagogie mise en place est innovante car elle dépasse nos enseignements et implique une posture plus complexe pour conduire les élèves vers le point recherché. Une telle expérience demande d’être vécue mais aussi repensée avec des moyens financiers conséquents, pour pouvoir toujours être dans la recréation : reconduire une expérience identique, non, mais envisager une expérience aussi enrichissante et créative, mille fois oui !

C BONUS : article du journal du collège Abymes Bourg

O2N

 

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