L’ouvrage : Xavier Bernier, Les Montagnes, Documentation photographique n° 8156 – novembre 2023

L’auteur : Xavier Bernier est Professeur des Universités en Géographie à Paris, Sorbonne Université. Il est spécialiste du Népal et de l’étude des sociétés au prisme de leurs mobilités et de leurs différentes façons de traverser l’espace.

Résumé : Xavier Bernier s’intéresse aux représentations autour des montagnes, enfermées dans une forme d’immobilisme voire d’éternité pour certaines sociétés. Son ouvrage est organisé autour de trois grandes problématiques :

Comment définir les espaces de montagne ?

La question de la définition des montagnes préoccupe les géographes depuis très longtemps. Très peu ce sont entendus sur quelque chose de satisfaisants. Une lecture simple définit la montagne comme une masse de relief notable. Toutefois chacun des critères physiques pour la définir peut-être pris à contre-pied :

• Celui de l’altitude n’est pas satisfaisant puisqu’il est difficile de définir un seuil à partir duquel on va parler de montagne.
• Celui de la topographie ne va pas suffire non plus, exemple au Tibet l’altitude peut dépasser 5000m mais la topographie est plane.

Il est ainsi difficile de donner une définition générique. Il faut donc traiter des montagnes (au pluriel). Pour Xavier Bernier la montagne est un espace relationnel (espace en relation avec autre chose que lui-même) où les notions de relief et de verticalité organisent des rapports de dominance entre les hauts et les bas.

Comment les montagnes sont-elles peuplées ?

S’intéresser à la façon dont les montagnes sont peuplées est un élément fondamental pour comprendre leur fonctionnement.

- On observe, à l’échelle mondiale, des gradients dans le peuplement en fonction de l’altitude : le peuplement diminue avec l’altitude. Ainsi 1/5 de l’humanité vit a plus de 500 m d’altitude.

- On observe de grandes variétés de situations à l’échelle continentale. En Amérique latine et en Asie par exemple il y a un ré-infléchissement du niveau de population au-delà de 2000m d’altitude. Il y a une ré-augmentation des densités de population en haute altitude.

- On observe à l’échelle européenne des dynamiques à l’œuvre avec des montagnes qui se vident totalement avec des exodes montagnards et au contraire des montagnes qui gagnent de la population souvent en lien avec l’étalement urbain.

Enfin il faut éviter des lectures trop déterministes et ne pas associer à un critère une contrainte ou un caractère favorable à une activité. L’exemple de l’activité du ski est significatif. Pendant longtemps on a donné aux garçons de « bonnes terres » bien exposées à l’adret pour l’agriculture laissant les ubacs pour les filles. Mais les ubacs se sont révélés favorables à l’activité du ski. Le même terrain selon l’activité aura donc une signification différente.

Comment le changement climatique affecte-t-il les montagnes ?

On est tenté de faire des montagnes un laboratoire privilégié d’observation des changements climatiques. Pour Xavier Bernier cela n’a pas de fondements scientifiques, les littoraux et les plaines sont aussi fortement affectés. Dans le cas des montagnes ce changement climatique est visible : fonte des glaciers, manque de neige, disparition de certains végétaux… Les montagnes témoignent surtout de la volonté de sanctuariser certains espaces, ils ne sont pas plus affectés, mais témoignent de certaines formes de naturalité.

Intérêt pédagogique :

6ème 

Thème 2 : « Habiter les espaces de faible densité »

Sous-thème : « Habiter un espace à forte(s) contrainte(s) naturelle(s) ou / et grande biodiversité» 

5ème 

Thème 3 : « Prévenir les risques, s’adopter au changement global/ changement climatique »

3ème

Thème 2 : « Pourquoi et comment aménager le territoire ? »

Seconde 

Thème 1 : « Sociétés et environnements : des équilibres fragiles »

Sous-thème « Les sociétés face aux risques »

Thème 3 : « Des mobilités généralisées »

Question spécifique sur la France : « La France : mobilités, transports et enjeux d’aménagement »

Article d’Ericka Mephara