L'espagnol

Déroulement du cours

1- Réactivation des connaissances.

Toute étude de document doit être précédée d'une réactivation des apports précédents. L'enseignant aura donné, lors du cours précédent, des consignes précises au sujet de ce qu'il faut " apprendre ", mémoriser.

Au début du cours, il demandera aux élèves de restituer ce qu'ils auront mémorisé, à savoir la synthèse écrite du cours précédent. Il est indispensable d'exiger au cours de cette étape qu'ils soient également capables de justifier ce qu'ils disent. Pour y parvenir, il n'hésitera pas à poser des questions à l'élève à propos de ce qu'il dit. Il faut que l'acte de mémorisation d'une synthèse ait un sens et qu'il ne se borne pas à être un acte de répétition simple.

2- Lecture du texte (s'il s'agit évidemment d'un texte…)

Quel type de lecture ? Cela dépend. Est-ce que les élèves doivent avoir le texte sous les yeux ou pas ? Doit-il s'agir d'une lecture dramatisante, d'une lecture partielle, découpée du texte?

Le but premier de la lecture est celui d'aider à comprendre le texte. Les moyens mis en œuvre lors de cette étape devront être envisagés dans ce sens. La lecture intégrale du texte semble être le moyen le plus efficace pour aider l'élève à mieux appréhender l'ensemble et, par conséquent, mieux pouvoir le comprendre.

Cette lecture doit être expressive ce qui ne veut pas forcément dire théâtrale. Cependant, il va de soi que certains textes se prêtent à une certaine mise en scène.

Il est vivement recommandé pour l'ensemble de classes et notamment les classes " moyennes ", que les élèves aient le texte sous les yeux pendant que le professeur lit mais l'inspection renvoie les enseignants à leur bon sens ainsi qu'au souci de clarté pour faciliter " l'entrée " de l'élève dans un texte.

3- Analyse du texte.

Il faut tout d'abord laisser l'élève s'exprimer. Il ne faut pas poser des questions tout de suite mais plutôt attendre, laisser l'élève s'approprier le texte et permettre qu'il puisse s'exprimer en premier. Il ne faut pas avoir peur du silence qui peut s'instaurer dans certains cas.

Il faut laisser les élèves réfléchir, leur donner le temps de le faire. N'oublions pas que l'enseignant a eu tout son temps pour préparer le document, parfois des heures. N'exigeons pas que nos élèves le comprennent immédiatement, sans les y aider ni leur laisser un temps raisonnable pour le faire.

Un silence qui perdure peut cependant exprimer une mauvaise compréhension du texte de la part des élèves. On pourra alors poser quelques questions d'ordre général pour les aider à y voir plus clair.

Les élèves qui ne comprennent pas, ont tendance à demander le sens du moindre mot. Il ne faut pas se laisser entraîner sur cette voie. L'enseignant aura déjà donné les éclaircissements d'ordre lexical qui auront fait l'objet auparavant d'un tri rigoureux, d'un choix motivé par les objectifs fixés. L'élève doit arriver à un état de compréhension générale du texte.

Traduire ne veut pas forcément dire comprendre le sens : On n'apprend pas en traduisant uniquement.

Enseigner la grammaire normative n'est pas non plus une solution. Il appartient à l'enseignant de déterminer la nature de l'aide qu'il va apporter à ses élèves pour les accompagner dans la compréhension. Rappelons que le vocabulaire n'est pas le seul obstacle à la compréhension d'un texte : des éclaircissements d'ordre historique, de civilisation ou morphosyntaxique sont souvent d'un plus grand secours qu'une traduction, aussi subtile soit-elle.

Il convient de s'entourer de précautions lors de l'étude d'un document. Les enseignants oublient parfois de fournir des explications-clés qui vont aider à la compréhension. N'oublions pas que ce qui est acquis pour l'enseignant ne l'est pas forcément pour l'élève qui manque de références ou qui n'a pas forcément les mêmes que celles de son professeur. Il faut veiller à donner des renseignements qui aident mais en ayant fait auparavant un choix et ce, en fonction du document.

On passera ensuite à l'analyse proprement dite, directement et en évitant de s'engluer dans un carcan méthodologique trop strict compromettant la spontanéité des réactions. On peut relire le texte par unités de sens, par exemple et attendre des réactions. L'enseignant retiendra les phrases les plus importantes qui ont été exprimées et il n'hésitera pas à les faire répéter par un élève ou deux. C'est une autre façon aussi de mettre en confiance et en situation de réussite les élèves les plus faibles d'une classe, et leur prouver qu'ils peuvent s'exprimer en langue espagnole.

4- Synthèse.

L'analyse sera ponctuée, environ 10 minutes avant la fin, d'un court bilan oral élaboré en commun, sous la forme de quelques phrases que le professeur écrit ou non au tableau. Il ne faut pas hésiter à écrire les phrases d'élèves les plus significatives et à souligner quelques mots ou expressions. Ces phrases qui peuvent, selon les circonstances, être gardées telles quelles ou transformées en amorces, seront recopiées par les élèves sur leurs cahiers. Ce sont ces axes, assortis d'une enveloppe linguistique récurrente et enrichie, qui constitueront la trace écrite, la leçon que l'élève devra mémoriser dans un premier temps chez lui, puis restituer et justifier lors de la phase de réactivation des connaissances de la séance suivante.

Nous sommes donc loin des " vieux démons " de la pédagogie de l'espagnol : croire que la traduction amène inévitablement à la compréhension, le recours systématique à la grammaire normative, la paraphrase ou encore une analyse menée au travers de questions fermées cantonnant l'élève à un jeu de pistes peu propice à une véritable expression.