L'espagnol

Conseils aux débutants

GUIDE D’ACCOMPAGNEMENT AUX PROFESSEURS DEBUTANTS

 

LANGUES VIVANTES

 

LE PREMIER CONTACT

 

  • Commencez à travailler dès le premier cours : prévoyez un support et photocopiez-le au cas où les élèves n’auraient pas tous le manuel.

 

  • Définissez des taches précises pour rendre les élèves actifs.

 

  • Apprenez à maîtriser votre voix. Il faut en varier le volume et la vitesse : Une des meilleures façons de mettre les choses au point dans ce domaine serait de s’enregistrer (magnétophone et magnétoscope).

Ce premier contact est déterminant pour le parcours à venir. Faites preuve de fermeté sans agressivité en évitant toute démagogie et toute familiarité.

LE MATERIEL

 

Tous les outils pédagogiques, du plus simple ou traditionnel au plus moderne, contribuent à la réussite du cours de langue vivante

La sophistication des outils ne garantit pas toujours la pertinence du travail proposé aux élèves, elle ne peut que l’accompagner.

Le tableau et la craie( de couleurs différentes)  :

  • Organisez votre tableau afin que la trace écrite permette à l’élève de retrouver le fil de la leçon et la trame du travail effectué.
  • Soignez votre écriture, elle doit être lisible
  •   Organisez ce que vous écrivez en vue de la prise de notes
  • N’écrivez pas tout et évitez de laisser des mots et des structures isolés qui ne signifieront plus grand-chose pour les élèves, lorsque le contexte sera oublié.

Le cahier des élèves  :

Le professeur est responsable de ce qui est consigné dans les cahiers de la 6ème à la terminale. Il est indispensable de les vérifier voire de les évaluer régulièrement.

Le cahier de textes de la classe :

  • Il s’agit d’un document officiel qui s’adresse aux élèves, aux parents, aux collègues aux supérieurs hiérarchiques (équipe de direction et corps d’inspection.)
  • C’est un document indispensable en cas de litige ou de contestation.
  • Il est rempli séance par séance avec soin de manière précise et synthétique.
  • Il doit être lisible par tous : dans les disciplines linguistiques, il sera rédigé en français.
  • Il doit faire apparaître :
    • La conformité aux programmes et instructions officielles en termes de contenus, d’objectifs, de programmation, de progression.
    • Le travail effectué en classe et le travail à faire

    • Les différentes tâches et évaluations
    • Les supports et matériel utilisés
    • L’organisation de la classe (aide individualisée, module, classe dédoublée…)

Le manuel et les photocopies :

  • Il est recommandé d’utiliser le manuel en vigueur dans l’établissement, afin d’éviter de multiplier exagérément et illégalement les photocopies d’autres manuels et autres documents
  • Le manuel est un outil pour les élèves : Pensez à le faire découvrir en classe dès le premier cours pour qu’ils apprennent à le connaître et à l’utiliser de façon autonome.
  • Le manuel est aussi un outil pour le professeur. Cependant l’étude systématique des unités du manuel, l’une après l’autre, servilement et exhaustivement condamne à avancer trop lentement. Des choix judicieux doivent être opérés.

    Les outils multimédias :

 Leur utilisation permet de diversifier les approches et de susciter l’intérêt et la motivation des élèves.

Assurez-vous d’une bonne maîtrise de ces outils avant toute exploitation pédagogique.

  • Le magnétophone – le lecteur CD/DVD – la Vidéo :
    • Bien régler le volume.
    • Bien repérer le document à étudier, grâce au compteur, ou mieux effectuer trois enregistrements en continu du même document.
    • S’assurer de la qualité de l’enregistrement
  • Le rétroprojecteur : intéressant pour diverses activités comme la correction d’exercices, la projection d’images, l’entraînement à l’écrit, etc.…
  • L’ordinateur, le Cdrom
  • L’espace multimédia

L’utilisation de ces derniers outils, davantage encore que pour les autres, ne souffre pas l’improvisation. Les objectifs doivent être clairs et précis.

L'ORGANISATION DU TRAVAIL

1. La préparation du cours

  • L’objectif de tout enseignant de langue étrangère est d’amener les élèves à s’approprier la langue qu’ils apprennent. Pour ce faire il va être amené à réfléchir à ses objectifs en termes de savoir et de savoir-faire, lesquels vont déterminer ses choix pour chacune des séquences didactiques qu’il préparera.
  • Ce type de stratégie suppose la préparation d’une progression annuelle, ce qui implique la cohérence dans la construction du savoir et la diversité des thèmes et de supports.
  • Pour bâtir cette progression l’enseignant s’appuiera sur les instructions officielles et sur le contenu du manuel. Ce travail préalable, lui permettra d’organiser ses séquences en ayant à l’esprit trois questions :
  • Quoi ? le support et ses potentialités ?
  • Pourquoi ? les objectifs linguistiques, culturels, méthodologiques, civiques, etc. ?
  • Comment ? quels types d’activités? En classe entière ou en groupe ?

2. Les phases du cours

  • Il faut veiller à entraîner les élèves dans les cinq compétences linguistiques appelées communément « les quatre savoir-faire » correspondant aux activités langagières :
  • LA COMPREHENSION AUDITIVE
  • LA COMPREHENSION DE L'ECRIT
  • L'EXPRESSION ORALE
  • L’EXPRESSION ECRITE
  • L'INTERACTION

Il n’y a pas de cours type, uniforme et systématique, mais il est bon de fixer des points de repère. Le cours d’une durée de cinquante cinq minutes doivent prévoir des phases successives cohérentes et spécifiques.

Les quatre phases fondamentales sont :

  • la phase de « reprise».

C’est la prise de contact avec la classe pour une réactivation et un contrôle des acquis, avec une interrogation orale et la correction d’exercices écrits. Cette phase ne doit pas excéder 10 à 15 minutes.

  • la phase de « prise de connaissance».

Le but est d’apprendre aux élèves à comprendre et à repérer les mots et les idées, le sens global, à s’appuyer sur ce qu’ils comprennent pour inférer le sens, émettre des hypothèses, les infirmer ou confirmer, trouver des liens logiques et chronologiques, etc. …..

  • la phase d’analyse .

Les élèves seront amenés à aller plus avant dans l'implicite. Au cours de cette phase d'approfondissement, on ménagera des moments de pause et de récapitulation qui permettront de travailler la mise en forme de l'expression. Le but est de leur enseigner à s’exprimer, à résumer ce qui a été compris, à donner leur avis sur ce qui a été étudié en élaborant des phrases cohérentes.

  • La phase du bilan / de réflexion sur ce qui a été fait au cours de la leçon. Les dernières minutes du cours seront consacrées à diverses activités : réflexion sur la langue, exercices de traduction, de lecture, prise de notes, consignes de travail pour l’heure suivante.
    • La gestion du temps est capitale . Lorsque la sonnerie retentit les élèves doivent être prêts à quitter la salle dans le calme et à se rendre dans la salle du cours suivant.

3. L’approche communicative

· Le premier des trois objectifs de l’enseignement des langues est le « développement de la capacité de communication » les deux autres étant l’enrichissement culturel et le développement de la capacité conceptuelle. Enseigner à communiquer en langue étrangère amène à s’interroger sur la nature des échanges verbaux dans la classe de langue.  Grammaire, lexique ou phonologie ?

· Dans toutes les phases du cours, grammaire, lexique ou phonologie sont à prendre en compte comme composantes indissociables de l’énonciation. En d’autres termes, il faut amener les élèves à produire des énoncés cohérents tant du point de vue de la langue que de celui du sens.

· La grammaire n’est pas une fin en soi, maisun outil, certes indispensable mais pas exclusif pour réussir à comprendre et à s’exprimer dans la langue.

- C’est la raison pour laquelle la grammaire ne peut être décontextualisée et il en est de même pour l’enseignement du lexique. Des mots pris et appris isolément ne seront ni aussi bien compris ni aussi bien mémorisés que des mots appris dans un contexte explicite.

La recherche de l’authentique parait une des caractéristiques majeures de cette approche soucieuse que l’enseignement d’une langue réponde effectivement à des besoins langagiers spécifiques.

C’est ainsi que le professeur doit être attentif à la qualité de la langue parlée par les élèves, non seulement sur le plan de la correction lexicale et grammaticale, mais aussi sur le plan phonologique.

Il faudra lire à ce propos ce qui est dit dans les Programmes, les Instructions Officielles et les Accompagnements de Programmes* pour l’espagnol.

Il convient de rechercher une exposition maximale à la langue alliée au plus grand nombre de réemplois et de décontextualisations possibles.

4. L’évaluation

  • Dans le cadre d’un enseignement résolument centré sur l’élève, et dans l’optique d’une pédagogie de l’encouragement, il s’agit d’amener l’élève à réussir. Il convient de respecter quelques règles d’or :
  • expliquer clairement ce que l’on attend en donnant les critères et les règles du jeu
  • prendre en compte le plus grand nombre de capacités en n’oubliant pas l’expression orale
  • prévoir des évaluations sommatives fréquentes et ponctuelles afin de réguler les appréciations et de réduire les erreurs dues à l’inévitable subjectivité 
  • montrer l’importance d’un travail régulier et les bienfaits de la mémorisation
  • faire prendre conscience à l’élève qu’il doit s’impliquer et devenir l’acteur de son apprentissage
  • éviter d’inscrire sur le bulletin des injonctions moralisatrices et les condamnations sans appel. Les appréciations doivent être compréhensibles de tous, des parents en particulier.
  • L’évaluation n’est pas une fin en soi , elle doit servir à planifier le travail ultérieur.

A cet effet, il faut toujours s’intéresser à la démarche utilisée par l’élève pour accomplir la tâche fixée, information précieuse pour la remédiation.

5. La place du français

«  Peut-on parler français ? Quand et pour quoi faire ? »

 · Si le fait de parler français n’est pas exclu en soi, il faut néanmoins se rendre compte que toute occasion manquée de parler la langue est plus que regrettable.

Si la traduction de quelques mots ou structures peuvent faciliter l’apprentissage, l’utilisation du français peut être autorisée; la trace d’un travail de réflexion sur le fonctionnement de la langue peut aussi se faire en français.

Le recours au français n’est envisageable que pour donner des consignes de travail, pour réfléchir sur la langue si la métalangue nécessaire est complexe ( c’est loin d’être toujours le cas : il est possible de dire ce qu’une structure veut dire sans utiliser un jargon grammatical!).

· L’exercice de traduction exige naturellement un travail approfondi sur la mise en français, surtout dans le second cycle.

Tout ceci ne constituera qu’une part limitée de la leçon. Le mélange inconsidéré du français et de la langue étrangère est par contre à exclure absolument et ne peut qu’inciter les élèves à choisir la solution de facilité.

- Apprendre une langue étrangère signifie apprendre à comprendre et à s’exprimer dans cette langue, donc apprendre à penser progressivement dans cette langue.

BILAN D’UNE HEURE DE COURS

L’auto-évaluation est un geste pédagogique indispensable. Seul un retour réflexif lucide sur le travail effectué permettra au professeur d’améliorer son efficacité.

1. La gestion du groupe

  • Ai-je rendu mes élèves actifs ? Me suis-je assuré que tout le monde travaillait ?
  • Combien d’élèves ont pris la parole ? Est-ce suffisant ?
  • Qu’ont-ils produit ?
  • Quelle place ai-je laissé à la grammaire, au lexique, à la phonologie ?
  • Ai-je vérifié les devoirs à la maison ?
  • Comment ai-je réagi :
        • au retard en début d’heure ?
        • au refus de travailler
        • au bavardage
        • à la prise de parole intempestive
        • aux obstacles prévisibles ou imprévisibles

    2. Les contenus

  • Ai-je permis aux élèves d’acquérir des connaissances dans les domaines :
    • Linguistique ?
    • Culturel ?
    • Méthodologique ?
    • Civique et autres ?
  • Suis-je certain que ce que j’ai enseigné est juste ? Sinon, pourquoi me suis-je trompé(e) ? Comment puis-je réparer mes erreurs ?
  • Ai-je su répondre aux besoins langagiers des élèves ? Sinon comment puis-je éviter que cela ne se reproduise ?
  • Le contenu du cours était-il assez riche ? Trop ambitieux ?

3. La mise en œuvre

La progression

  • Ai-je suivi mon plan de cours ? Si non pourquoi ?
  • Quelles activités, quels exercices ont été bien réussis ?
  • Suis–je certain(e) que les élèves avaient les outils linguistiques pour faire les exercices demandés ?
  • Ai-je fourni les aides appropriées ?

4. L’équilibre des activités

  • Ai-je respecté les 4 phases de cours ?
  • Ai-je consacré à chaque phase le temps qui convenait ? Si non pourquoi n’ai-je pas pu le faire ?
  • Ai-je imposé un rythme de travail trop rapide ? Pas assez ?
  • Ai-je respecté l’alternance oral /écrit ?
  • Lequel ou lesquels des quatre savoir-faire ai-je fait travailler ?

GLOSSAIRE

Sélection succincte de quelques termes

Savoir

 Connaissance théorique, par exemple des règles de grammaire, des éléments et de la civilisation des pays concernés, des règles phonologiques.

Savoir-faire

Capacité à mobiliser ses connaissances pour accomplir une tâche précise : faire des repérages, émettre des hypothèses (les infirmer ou les confirmer en contexte), faire une analyse puis une synthèse, élaborer un discours(liens logiques et chronologiques.

Programmes

 Ensemble des consignes nationales qui définissent les buts à atteindre.

Progression

 Organisation générale de l’année, pour une classe donnée, en fonction des choix du professeur.

Programmation

 Mise en œuvre de cette progression

Séquence

 Ensemble complet de séances d’enseignement qui s’articulent autour d’un thème et qui aboutissent à une évaluation finale ou sommative.

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*Programmes et documents d'accompagnements à consulter