Education Artistique et Actions Culturelles (D.A.A.C)

Témoignages sur des poilus de Guadeloupe

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ENTRETIENS AVEC JEAN ET LINE RIVIER (juillet et août 2014)

Cent ans après le début de la 1ère Guerre mondiale, il n’y a plus de poilus pour raconter directement cette tragédie. Par contre, il est encore possible de recueillir les témoignages de ceux qui les ont connus. La Guadeloupe a vu partir au front 6345 des siens, dont près de 1200 ne sont jamais revenus. Même si au siècle dernier les enfants ne posaient pas de question aux parents, que d’anecdotes, d’histoires vécues dans leurs chairs, et d’émotions ressenties au plus profond d’eux-mêmes les soldats guadeloupéens de la Grande Guerre ont ramenées au pays ! Voici un résumé d’entretiens avec mes parents. Ils sont un exemple d’échanges que de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants de combattants peuvent avoir dans leurs familles ou leur entourage.

“Claude, Tes deux grand-pères étaient étudiants en Métropole lorsque la guerre de 1914 a été déclarée : L’un était étudiant à Marseille et l’autre à Bordeaux ; ils ont été tous les deux appelés et engagés, mais évidemment pas dans le même corps d’armée. C’est ainsi que ton grand-père maternel, Théodore Bernier, s’est retrouvé en Serbie et à participé à la bataille des Dardanelles.  Il a été blessé à la tête et trépané ; il s’en est sorti avec un bout d’oreille en moins. La plus grande peur de sa vie a été de se trouver blessé, couché entre deux morts : il craignait de s’endormir et d’être ramassé avec les morts et jeté vivant dans la fosse!

MédaillesMédailles de Théodore Bernier

C A C

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Carte du combattant de Théodore Bernier

Ton grand-père paternel, Léonel Rivier, a lui aussi été blessé, par deux fois. Une première fois au bras, mais sans gravité et une autre fois, il a reçu un éclat d’obus qui s’est fiché dans l’un de ses poumons. Les médecins ne prévoyaient pas qu’il survive très longtemps, car ce n’était pas opérable. Cependant, il a vécu jusqu’en 1962 avec son handicap et des radios de contrôle tous les six mois. Par ailleurs, en tant qu’officier de complément il a reçu une concession à titre militaire au Maroc où il a vécu 8 ans et où il s’est marié avec une jeune fille de Trois-Rivières avec laquelle il s’était fiancé en 1913 et qui n’a pas hésité à franchir 8000 km pour le rejoindre. Pour ces citations à l’ordre de l’armée, il a été décoré de la légion d’honneur en 1923 à FEZ : il avait 31 ans. “

 

Léonel Rivier

Décoration de Léonel RIVIER, Fèz, 1923

 

 

 

PETITS ARTISTES DE LA MEMOIRE

La mémoire des poilus peut aussi être racontée par les enfants. Les élèves des classes de CM1 et CM2 sont ainsi invités à écrire et illustrer l’histoire d’un combattant de sa commune ou de sa région dans le cadre du concours des « Petits artistes de la mémoire » organisé par l’ONACVG en partenariat avec le Ministère de l’éducation nationale.

Dans notre académie, 4 classes se sont distinguées (Deux de Saint-Martin, une de Capesterre et une de Sainte-Rose):

1er : La classe de Mme Audrey KOOIJ (Saint-Martin) 2ème : La classe de Mme Maud BROULHET 3ème : La classe de Valérie NELSON 4ème : La classe de M. David CHAMPAGNAC

Mme KOOIJ est invitée avec une de ses élèves à participer aux cérémonies nationales à Paris du 9 au 12 novembre 2014.

PAM SMX

Illustration du livret réalisé par les lauréats

La 9ème édition du concours des Petits Artistes de la Mémoire pour l’année scolaire 2014-2015 est ouverte !

Vous trouverez sur cette page le règlement, la fiche d’inscription et une présentation succincte du concours.

Le calendrier reste le même que celui de l’année dernière : remise des prix départementale en juin et remise des prix nationale en novembre.

Veuillez noter que la classe lauréate de l’académie sera invitée à envoyer des représentants à Paris en novembre 2015.

L’ouverture vers d’autres formes d’expression (notamment numérique) a été conservée. Quelques précisions et recommandations ont toutefois été ajoutées dans le règlement à la suite de l’étude des travaux de la précédente édition. Le soldat n’est plus obligatoirement un « poilu » des tranchées il peut aussi être aviateur ou marin, le narrateur principal de l’histoire peut aussi être une femme engagée (infirmière) ou non (épouse restée à l’arrière) mais en lien avec des soldats engagés sur le front… cela permettra de découvrir d’autres parcours intéressants et de distinguer les différents vécus de cette période.

Affiche PAM Règlement Inscription PAM

 

L'ECOLE DE DUZER SE SOUVIENT DES POILUS DE GUADELOUPE

Le vendredi 19 septembre 2014, un bus nous a emmenés de Sainte-Rose à Basse-Terre pour que les élèves du CM1 et CM2 reçoivent leurs récompenses, après avoir participé au concours "Les petits artistes de la mémoire".

Le concours devait permettre de parler de l'histoire d'un poilu de la Guadeloupe à partir d'un carnet de vie rédigé dans les tranchées.

Lorsque nous sommes descendus du bus, nous nous sommes alignés en face des militaires avec leurs fusils (voir la photo ci-dessous) et nous étions tous très stressés.

PAM DUZER 2014

Nous avons entendu une musique et des personnes connues sont arrivées devant nous. Il y avait Monsieur le Secrétaire d'Etat en charge des Anciens Combattants, Madame la Préfète, Madame le Maire de Basse-Terre et d'autres personnes que nous n'avons pas reconnus.

Derrière nous, il y avait aussi Monsieur LAZARD, l'inspecteur de Sainte-Rose, c'est un peu le chef de notre maître d'après ce qu'il nous a dit.

Ensuite, nous nous sommes redressés et nous avons écouté la marseillaise en silence. Deux élèves ont parlé au micro pour lire une lettre de poilus. Pour notre école, c'était Kinsy Saint-Marc.

Des élèves avec les personnes connues ont déposé des gerbes de fleurs près du monument aux morts mais nous avons dû tout arrêter car une pluie forte est tombée. Tous sont partis se mettre à l'abri sauf les militaires qui devaient attendre que les personnes connues partent avant eux.

Le bus nous a récupérés et nous sommes allés dans les salons de la Préfecture. Il y avait d'autres personnes connues et des anciens combattants pour nous remettre des diplômes et des petits cadeaux.

C'est une école de Saint-Martin qui a remporté le premier prix avec un beau carnet d'un poilu de leur île. Nous étions contents aussi même si nous avons fini quatrième.

Après le passage de tous les gagnants du concours, nous avons eu le droit de manger des petits fours et des boissons.

Nous n'oublierons pas cette après-midi car nous n'avons pas l'habitude de voir tout ça!

Les élèves de CM1-CM2 de l'école de Duzer

(Retour au sommaire du journal numérique n°4 de l'Action culturelle de l'académie de la Guadeloupe)