Ce récital poétique auquel nous convie Jacques Martial se propose de faire entendre la langue d'Aimé Césaire. Une langue qui demande à être dite autant qu'elle est faite pour être entendue. Une poésie vivante, riche, luxuriante et tout à la fois précise, tranchante, même quand elle joue à nous surprendre par l'inventivité de sa musique. Car ici, l'inventeur est clairement un génie. Son impatience de jeune homme de 25 ans, sa révolte devant la violence, celle que subissent à cette époque les peuples noirs mais au-delà, tous les peuples dominés, reniés dans leur humanité, nous invitent à poser ensemble les termes d'une nouvelle fraternité toujours à refaire.
A lui seul, Jacques Martial habite et habille la scène. Un texte déclamé avec les tonalités de l’émotion : rage, nostalgie, lyrisme se succèdent dans la voix et la gestuelle du comédien. Sans domicile, sans asile de paix, il est clochard. Qui a battu les chemins pour nous donner un souffle tantôt rauque et tantôt attendri consacré au lexique façonné par Césaire. Il occupe son espace scénique d’une seule voix, sans toit : à l’Infini.
Extraits : « Un noir, un homme, l'homme, en fracture de lui-même, exilé dans la solitude de son être, aux portes du hurlement irréversible, qui effectue la traversée du retour à son pays natal, c'est-à-dire à son humanité »
Interprète- concept : Jacques Martial Scénographie : Pierre Attrait
Assistant mise en scène : Tim Greacen
Assistante à la scénographie : Elisabeth Dallier
Eclairage et son : Jean-Claude Myrtil
Peinture : Jérôme Boutterin
Création d'accessoires : Martine Feraud
Création lumière : Jean Claude Myrti
(Extrait du cahier du CEDAC)