•  L’appréhension du milieu aquatique (sa profondeur en particulier) génère une forte appréhension chez l’élève non nageur. La mise en confiance et la découverte d’un nouveau milieu représentent les premières étapes dans l’apprentissage du savoir nager afin de dépasser les angoisses des élèves ; 

•  l’élève adopte un équilibre et une prise d’information de terrien qu’il devra déconstruire pour se maintenir et se déplacer en équilibre horizontal ; 

•  il adopte également une respiration réflexe inadaptée à une respiration aquatique. Il devra accepter de s’immerger pour expirer de façon contrôlée sous l’eau ; 

•  il utilise les bras pour avancer, ses mouvements sont étriqués et très rapides afin de conserver la tête hors de l’eau. C’est un équilibre précaire : les jambes ne sont pas propulsives (l’élève « pistonne » avec les jambes pour éviter de couler).

•  Accepter de mettre la tête sous l’eau, d’ouvrir les yeux pour prendre des informations et d’expirer de façon contrôlée ; •  s’immerger, partir du fond du bassin (basse profondeur en début d’apprentissage) et se laisser remonter afin de prendre conscience du principe de la poussée d’Archimède ; 

•  flotter à la surface de l’eau en acceptant de basculer la tête vers l’avant (flotter sur le ventre, regarder le sol) et vers l’arrière (flotter sur le dos, regarder le plafond) ; •  se déplacer en équilibre horizontal sur le ventre et sur le dos en basculant la tête dans l’axe du déplacement ; 

•  se propulser grâce à l’action coordonnée des bras et des jambes.

S’engager dans une situation ou une activité qui oblige à adapter sa motricité à un environnement inhabituel et incertain où les repères et les réflexes sont perturbés (eau, objets roulants, structure d’escalade, parcours d’orientation de moins en moins connu). L’enjeu est de développer les capacités d’adaptation de l’élève face à un nouvel environnement qui le confronte à des incertitudes. Intégrer des principes d’efficacité (habiletés motrices) permettant de s’adapter à un environnement  inhabituel et incertain. 

Faire preuve de lucidité afin d’évoluer en toute sécurité dans un environnement qui oblige à réorganiser sa motricité. Cela implique de la part de l’enseignant un aménagement du milieu rigoureux qui préserve l’intégrité physique et psychologique des élèves.

Sur le plan moteur, l’élève doit mettre en œuvre des capacités : 

• d’équilibre (varier les appuis, construire un équilibre adapté aux contraintes du milieu, changer de direction, ne pas chuter…) ; 

• de coordination : dissocier les membres et les troncs supérieurs et inférieurs (natation, roller…), se déplacer en coordonnant l’action des bras et des jambes.

Sur le plan cognitif: 

•  lire le milieu (décoder) et adapter son déplacement au regard de ses contraintes et de ses ressources du moment, anticiper pour prévoir un déplacement en parcours d’orientation ou d’escalade, ou une trajectoire en vélo. 

•  traiter de l’information pour choisir et  prendre rapidement des décisions ; 

•  réguler et s’auto-évaluer pour réajuster son projet de déplacement.

Sur le plan affectif : 

•  contrôler et gérer ses émotions (oser prendre des risques, s’affirmer, accepter de renoncer…) ; 

• accepter la perte de ses repères ; 

• rester lucide dans l’effort.

•  L’élève est confronté à des problèmes d’équilibre pour se déplacer de façon efficace dans des environnements inhabituels et incertains (natation, activités de roule et glisse, activités nautiques, parcours d’escalade…). Ses repères et ses réflexes habituels sont perturbés (ouïe, vue, équilibre) ; 

•  dans le cas particulier de l’adaptation à l’élément aquatique, l’élève est confronté à une problématique d’équilibration pour flotter liée à une respiration inadaptée ; 

•  il cherche à calquer ses habitudes (repères) de terrien à chaque situation  sans les remettre en question (marche avec des rollers aux pieds / refuse l’horizontalité du corps dans l’eau) ; 

•  l’élève ne dispose pas d’un répertoire moteur suffisant pour lui permettre de maîtriser les objets (activités de roule et glisse) ; 

•  l’enchainement et la coordination d’actions motrices simples dans un environnement inhabituel et incertain entrainent des difficultés de réalisation ; 

•  la perte des repères et le nombre de nouvelles informations à traiter pour modifier ses actions et s’adapter génèrent une surcharge cognitive si l’élève n’est pas guidé dans cette réorganisation.

Quelle que soit l’activité, l’élève apprend à adapter continuellement sa motricité aux spécificités d’un environnement  qui varie, pour se déplacer de façon efficace : il construit de nouveaux équilibres, et dépasse ses appréhensions.

Natation (vers le « savoir nager ») : 

•  s’équilibrer (passer d’un équilibre vertical à un équilibre horizontal), 

•  respirer (passer d’une respiration réflexe à une respiration contrôlée), 

•  se propulser à l’aide des bras et des jambes  (d’une action désordonnée  à une action contrôlée des bras ; d’une action de piston à une action de propulsion avec les jambes)

Activités de roule et glisse (vélo / roller…) et équitation : 

•  s’équilibrer pour se déplacer et se propulser, s’arrêter, se diriger / tourner, gérer son allure

Parcours  d’orientation : 

•  développer la lecture de carte et utiliser une légende simple ; 

•  s’orienter dans l’espace en s’appuyant sur des éléments remarquables (établir les relations plan / terrain, terrain / plan) ; 

•  tracer sur le plan son projet de déplacement pour anticiper et faciliter la conduite d’itinéraire.

Parcours d’escalade : 

•  combiner l’action des bras avec la poussée des jambes ; 

•  se décoller de la paroi pour  prendre des informations sur sa position et pour mieux repérer les prises possibles ; 

•  construire de nouveaux équilibres : en variant les poses d’appuis sur les prises en supprimant un ou deux appuis sur les prises ; 

•  prévoir son déplacement et anticiper son cheminement.

Découvrir et comprendre le(s) danger(s) inhérent(s) à chaque activité et environnement inhabituel et incertain. Adopter un comportement adapté afin de ne pas devenir dangereux pour lui ou pour les autres. Cela implique de la part de l’enseignant une explicitation claire et rigoureuse des consignes de sécurité incontournables à porter à la connaissance des élèves (éducation à la sécurité pour soi et pour les autres).

Respecter la dimension écologique de l’environnement (dimension citoyenne).

S’orienter dans un espace défini et être capable d’identifier les personnes ressources qui pourront l’aider en cas de difficulté. Il doit pouvoir donner l’alerte en cas de danger.

Identifier le matériel de sécurité et s’équiper seul (casque, genouillères, protèges poignets / coudes, matériel de flottaison,…).

Remarque Pour l’escalade, des règles de sécurité renforcée sont appliquées. L’enseignant vérifie lui-même les équipements.

Identifier, apprendre et assumer des rôles et des statuts différents (observateur, guide, juge, pareur,...).

Rester lucide dans l’action de manière à prendre les bonnes décisions et assurer sa sécurité (parcours  d’orientation…) ou celle d’un partenaire (parcours d’escalade, activités de roule et de glisse).

•  L’élève éprouve des difficultés à agir en sécurité  pour lui-même et pour les autres en début d’apprentissage ; 

•  l’environnement nouveau et non maitrisé, véhicule une angoisse qui peut se traduire par une crainte ou une confiance excessive et des comportements inadaptés (élève qui plonge en grande profondeur sans savoir nager) ; 

•  l’élève n’est pas autonome dans la gestion du matériel ou ne sait pas identifier le  matériel de sécurité dont il a besoin ; 

•  il ne veut pas assurer le rôle d’aide, d’observateur ou de juge car il pense ne pas connaître suffisamment  les règles ou a peur d’assurer ce rôle (regard critique des autres) ; 

•  après un effort intense, il éprouve  des difficultés à mobiliser ses ressources cognitives pour prendre des décisions et assurer sa sécurité.

•  Connaître et respecter les principales règles de sécurité inhérentes aux spécificités des activités ; 

•  repérer et nommer les dangers propres à chaque activité, ainsi que le comportement approprié à tenir ; 

•  développer l’auto-sécurité et le contrôle de ses émotions. 

•  respecter le milieu naturel et adopter un comportement écologique ; 

•  devenir autonome dans la gestion et l’utilisation du matériel, être capable d’évaluer et d’exprimer ses besoins pour évoluer en toute sécurité. Ne pas entrer dans l’activité sans avoir fait vérifier son matériel au professeur ; 

•  se mettre au service des autres pour assumer différents rôles (observateur, juge, aide, guide). Par exemple, assurer la sécurité d’un partenaire grimpeur dans un parcours d’escalade (parade sur des situations de bloc) ; 

•  réussir à se remobiliser pour faire des choix pertinents face à la situation et assurer sa sécurité.