Education Physique et Sportive - Premier degré

Cycle 2, Champ d’apprentissage 1 : Produire une performance maximale, mesurée à une échéance donnée

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 Pourquoi organiser l’enseignement de l’EPS ? 

Les programmes énoncent des objectifs d’apprentissage à atteindre à l’issue des trois années de formation. Ils laissent aux enseignants le choix des activités support. Dans ce cadre souple, une réflexion collective est indispensable afin de permettre la mise en œuvre de cet enseignement obligatoire ;  elle débouchera sur une production d’équipe précisant l’organisation de l’enseignement de l’EPS dans le cycle, permettant : 

•    d’assurer la couverture équilibrée des 4 champs d’apprentissage à travers une variété suffisante des activités ; 

•    de donner du temps pour apprendre afin que les attendus de fin de cycle se construisent dans une démarche progressive ; 

•    d’assurer une préparation au savoir nager, de façon à permettre l’attestation de ce savoir, au cycle 3, pour tous les élèves ; 

•    d’adapter l’offre de formation aux caractéristiques locales (besoins des élèves, structures disponibles, compétences des enseignants…). 

Quelques principes pour l’organisation de l’EPS sur les trois années du cycle 

Les quatre champs d’apprentissage doivent être proposés aux élèves sur l’ensemble du cycle

 Il n’est pas obligatoire que les quatre champs soient proposés chaque année mais il ne faut pas perdre de vue les objectifs de fin de cycle pour chacun des champs, qui s’atteindront dans la durée. Par ailleurs, assurer une variété des activités au cours d’une même année permet d’éviter que les élèves se lassent ou que des élèves plus en difficulté sur certaines activités se sentent inutilement en échec. Proposer au moins trois des quatre champs chaque année semble donc judicieux. 

Pour chacun des quatre champs d’apprentissage, une variété d’activités support est nécessaire 

Dans le premier champ d’apprentissage, les attendus de fin de cycle incitent à cette variété. Par exemple, « courir, sauter, lancer à des intensités et des durées variables dans des contextes adaptés » implique nécessairement des activités athlétiques de course rapide et de course longue, de lancer et de saut. Dans les autres champs, les programmes indiquent des « exemples de situations, d’activités et de ressources pour l’élève ». Les choix possibles sont nombreux, la liste des situations n’étant de surcroît pas limitative. Dans la plupart des écoles, on ne pourra pas proposer aux élèves toutes les situations indiquées ; néanmoins il est indispensable de ne pas se cantonner, par exemple, à un seul jeu collectif au cours des trois années ou à une seule activité du champ 2. Concernant le champ d’apprentissage 3, il est important d’offrir aux élèves des activités gymniques et des activités à dominante plus artistique (danse de création, danses collectives, les arts du cirque…) au service d’une éducation motrice complète.

Les horaires d’EPS doivent être respectés chaque année, à travers des répartitions horaires qui peuvent être diverses

Le volume horaire de l’EPS en cycle 2 est de 108 heures annuelles. Certaines organisations annuelles particulières, prévoyant des activités nécessitant beaucoup de temps ou tenant compte de contraintes climatiques, peuvent amener à moduler l’horaire hebdomadaire, mais la plupart du temps, on retient l’horaire moyen de 3 heures par semaine. Si on soustrait à cet horaire une part proportionnelle du temps de récréation1, on obtient un horaire hebdomadaire moyen de 2 h 45’ pour l’EPS. La répartition sur la semaine de ces 2 h 45’ peut prendre différentes formes. Elle est fonction de facteurs et de contraintes d’ordre pédagogique mais aussi organisationnel. 

Les enseignants, pour leur classe et au sein de l’équipe de cycle, pourront considérer les entrées suivantes : 

•     les élèves ont besoin de temps pour apprendre, mais aussi de régularité, de reprises. Les séances d’EPS peuvent être « courtes » ou « longues » mais l’horaire d’EPS doit être planifié précisément, respecter le volume annuel réglementaire, et assurer – hors cas particuliers - deux séances au moins par semaine. Un environnement familier revenant de façon régulière est sécurisant et leur permet de se centrer sur la tâche à accomplir ; 

•     la reprise d’une même activité plusieurs fois dans la semaine ou l’alternance d’activités au cours de la même semaine peuvent être choisies. Chaque option présente des avantages et des inconvénients mais le principe de régularité demeure une donnée essentielle. Si les conditions matérielles le permettent, l’équipe de cycle peut aussi choisir de faire évoluer la durée des séances entre le CP et le CE2 au regard de l’évolution des possibilités physiques mais aussi cognitives des élèves ; 

•     la disponibilité des installations doit être prise en compte, particulièrement lorsqu’il s’agit de structures spécialisées comme une piscine, un gymnase,  ou un plateau sportif ; 

•     l’éloignement des installations de l’école rend aussi parfois nécessaire le recours à un transporteur. Il convient alors de choisir, pour le créneau horaire d’EPS sur la période correspondante, une durée suffisante pour l’enseignement de l’EPS qui permette d’assurer un temps d’activité effectif suffisant pour les élèves.

ATTENDU DE FIN DE CYCLE  EXPLICITATION DE L’ATTENDU REPÈRES DE DIFFICULTÉ CHEZ L’ÉLÈVE  (CE QUI LUI POSE PROBLÈME) CE QU’IL Y A À APPRENDRE
Courir, sauter, lancer à des intensités et des durées variables dans des contextes adaptés

Transformer sa motricité spontanée pour diminuer le temps ou augmenter l’espace. Maîtriser des actions motrices pour courir, sauter et lancer de façon efficace dans des espaces aménagés, variés et ludiques avec une performance concrète à produire de façon systématique. 

Varier et adapter l’intensité de l’effort en fonction de l’activité athlétique : 

•     entre courir vite sur un temps ou une durée très courte et courir longtemps ; 

•    entre lancer loin et lancer de façon précise dans une cible ; •    entre sauter loin et sauter haut. 

Lancer avec sa main d’adresse et connaître son pied d’impulsion pour sauter loin et haut (adresse gestuelle). Coordonner une course et une impulsion sur un pied et être capable de produire des impulsions indifféremment avec le pied droit et le pied gauche dans les sauts (adresse corporelle bilatérale). Courir / sauter, courir / lancer, courir / franchir des obstacles de façon coordonnée et sans freiner : créer, conserver et transmettre de la vitesse.

Sur le plan moteur : 

•     l’élève court, saute et lance de façon spontanée et naturelle, mais ses actions motrices manquent d’équilibre ; 

•     l’élève court avec le buste penché vers l’avant et le regard orienté vers le sol en course et dans sa course d’élan préparatoire aux sauts ; 

•     l’élève lance à l’amble (pas d’opposition bras / jambe) ; 

•     l’élève enchaîne des bondissements (foulées bondissantes) avec le buste penché vers l’avant et avec peu d’utilisation des bras pour s’équilibrer ; 

•     l’élève éprouve des difficultés pour coordonner ses actions motrices : - difficulté à coordonner sans freiner une course et une impulsion sur un pied pour sauter haut, loin ou franchir un obstacle ; - difficulté à enchainer un élan et un lancer (l’élève lance plus loin sans élan qu’avec élan) ; 

•     l’élève ne différencie pas un appui pour courir d’un appui pour sauter ou lancer. 

Sur le plan perceptivo-moteur : 

•     l’élève n’utilise pas spontanément de repères extérieurs à son corps pour mieux maîtriser son engagement moteur dans le temps et l’espace : il n’est pas encore capable d’utiliser des repères personnels. Par exemple, il ne connaît pas ses propres possibilités, il se sous-estime ou se surestime ; il part très vite sur une course longue,  et est contraint rapidement de s’arrêter ; 

•     il ne connaît pas sa main d’adresse, son pied d’impulsion qui peuvent l’aider à améliorer sa performance et lui donneront plus de confort ; •     il réagit tardivement, ou anticipe le signal extérieur pour partir vite en course.

Transformer sa motricité spontanée pour maîtriser les actions motrices : courir, sauter, lancer. Dans toutes les activités athlétiques, l’élève apprend à pousser sur les jambes, à réagir vite, à coordonner des actions segmentaires, à produire et à maintenir de la vitesse pour aller plus vite ou aller plus loin.  Il apprend aussi à contrôler ses actions pour être plus précis.

 Courir :

•     réagir vite à un signal extérieur en course de vitesse ; 

•     adopter une position de départ adaptée à une réaction rapide  (pieds décalés, buste légèrement penché vers l’avant, fléchir les jambes comme des ressorts) ; 

•     se concentrer sur un signal pour réagir le plus rapidement possible ; 

•     courir vite jusqu’à la ligne d’arrivée et à rester dans son couloir de course ; 

•     courir vite et franchir des obstacles sans ralentissement ; 

•     courir longtemps en maîtrisant son allure à l’aide de repères extérieurs (balises, plots…).

Sauter :

•     coordonner une course et des impulsions avec le pied droit, le pied gauche, vers l’avant, vers le haut dans des contextes variés et aménagés (sauter au-dessus d’un fil, franchir une rivière, franchir des tapis espacés les uns des autres, sauter dans des zones de plus en plus éloignées…) ; 

•     déclencher une impulsion sur un pied (pied préférentiel à connaître) dans une zone aménagée pour sauter loin ou haut ; •     lier une course d’élan réduite et une impulsion sur un pied sans ralentissement dans une zone (accélérer avant l’impulsion) pour sauter loin ou haut.

Lancer :

: •    lancer loin et précis  avec sa main d’adresse ; 

•    trouver un équilibre pour lancer ; •    utiliser de l’élan pour lancer plus loin ; •    lancer sans ralentir après quelques pas d’élan.

 

ATTENDU DE FIN DE CYCLE  EXPLICITATION DE L’ATTENDU REPÈRES DE DIFFICULTÉ CHEZ L’ÉLÈVE  (CE QUI LUI POSE PROBLÈME) CE QU’IL Y A À APPRENDRE
Savoir différencier : courir vite et courir longtemps / lancer loin et lancer précis / sauter haut et sauter loin Différencier courir longtemps (6 à 8 minutes à un rythme régulier) et courir vite avec ou sans obstacles (6 à 7 secondes ou sur une distance entre 20 et 30 mètres) et l’engagement moteur correspondant. Différencier lancer loin (lancer de distance avec un vortex, javelot léger / en mousse, balle lestée, poids léger, medecine-ball, cerceau / disque d’initiation, ballon de baudruche) et lancer précis (cible au sol ou verticale). Différencier sauter haut (au-dessus d’un fil…) et sauter loin (en longueur pour franchir une rivière, aller le plus loin possible dans le sable ou après l’enchainement de plusieurs bonds), donc l’orientation des impulsions.

•   L’élève agit de façon spontanée sans adapter ses efforts, sa motricité et ses intentions en fonction de l’activité athlétique (l’élève part trop vite sur une course longue) ; 

•     il utilise des automatismes de la vie quotidienne, il ne dispose pas de repères pour différencier une foulée de course d’une foulée bondissante, une impulsion vers l’avant ou vers le haut, un lancer loin d’un lancer précis.

Courses : différencier courir vite / courir longtemps : •    prendre conscience de la notion de durée ; •     ajuster son effort en fonction du but : courir 6 secondes ou courir 6 minutes.

Sauts : différencier pousser vers l’avant / pousser vers le haut : •    orienter ses impulsions en fonction du but ; •    sauter loin : « repousser le sol pour aller vers l’avant » ; •    sauter haut : repousser le sol pour aller vers le haut, se grandir

Lancer : Différencier lancer loin, de lancer précis :           

•    lancer loin :  - lancer avec l’intention d’augmenter la distance atteinte par l’engin (but de l’élève) ; - utiliser  les bras, mais aussi les jambes pour lancer loin ; - donner de la vitesse à un engin, pour l’envoyer le plus loin possible ; •    lancer précis : - lancer avec  l’intention d’envoyer l’engin dans une cible (but de l’élève) ; - contrôler la trajectoire, pour être le plus précis possible.

Accepter de viser une performance mesurée et de se confronter aux autres.  S’engager dans des situations athlétiques aménagées où l’élève doit produire une performance mesurée dans le temps ou l’espace à l’aide de repères concrets (cibles, plots, zones…).  La connaissance immédiate et facilement accessible du résultat favorise les apprentissages et la motivation des élèves. Les situations ludiques (par exemple, les lions / gazelles en course de vitesse, le franchissement de rivières à crocodile en saut ou courses d’obstacles, l’atteinte de cibles verticales ou au sol…) donnent à l’élève l’envie de s’engager au maximum pour remporter le jeu et développer des comportements adaptés (le jeu est l’élément déclencheur de l’activité motrice et cognitive de l’élève au cycle 2 car il rentre en résonnance avec son imaginaire et donc ses mobiles d’agir).  Mobiliser ses ressources dans le but de produire une performance maximale au regard de ses ressources. Connaître ses performances pour chercher à les dépasser. S’engager au maximum de ses ressources au service d’un projet de performance collectif (relais, concours collectif, course par équipes…).

•     L’élève éprouve des difficultés à intégrer et respecter des règles nouvelles, surtout si elles sont nombreuses et non construites collectivement ; 

•     il éprouve des difficultés à identifier les performances visées, les espaces de jeu ; 

•     la notion de performance chronométrique ou métrique demeure abstraite pour des élèves de cycle 2 (peu de sens) ; 

•     l’engagement de l’élève de cycle 2 dans une activité de performance est dépendant d’un contexte de pratique ludique, aménagé, varié et dont le résultat de la production est concret. 

•     Oser le défi, oser se confronter aux autres et au résultat ; •     apprendre à mobiliser ses ressources pour produire des efforts maximaux et battre ses records ; 

•     connaître ses performances pour chercher à les dépasser ; •     comprendre une fiche de résultats, une fiche de suivi, les outils de mesure ; 

•     prendre des indices de plus en plus variés.

 

ATTENDU DE FIN DE CYCLE  EXPLICITATION DE L’ATTENDU REPÈRES DE DIFFICULTÉ CHEZ L’ÉLÈVE  (CE QUI LUI POSE PROBLÈME) CE QU’IL Y A À APPRENDRE
Remplir quelques rôles spécifiques. Assumer des rôles et des statuts différents (pratiquant, jeune officiel, juge, chronométreur…). Respecter les règles de sécurité édictées par le professeur.

     L’élève peut rencontrer des difficultés à identifier son rôle et celui des autres élèves au sein d’un atelier de pratique. Ainsi il peut ne pas réagir, ou difficilement ou lentement au changement de statut ; 

•     il peut refuser d’assurer le rôle de juge ou de chronométreur car il pense ne pas connaître suffisamment  les règles ou a peur du regard critique des autres ; 

•     l’organisation dans le partage des rôles pose des difficultés au début de l’apprentissage (nécessité d’installer des routines de fonctionnement pédagogique) ; 

•     l’élève éprouve des difficultés dans la maîtrise des outils pour assurer certains rôles (le chronomètre, l’outil de mesure, la feuille de recueil de performances…).

•     Savoir observer son équipe ou son camarade par rapport aux critères de réussite et de réalisation donnés par l’enseignant ; 

•     connaître et nommer les rôles, les règles nécessaires au fonctionnement du groupe et de l’activité ; •     apprendre à donner un départ, à mesurer une performance, à utiliser une fiche de recueil de performances, à communiquer une performance… 

Vidéo 1 : interview de l'enseignant : http://videos.education.fr/MENESR/eduscol.education.fr/2016/Ressources2016/videosmai/Ars_interview_enseignant.mp4

Vidéo 2 : mis en en place de la situation : http://videos.education.fr/MENESR/eduscol.education.fr/2016/Ressources2016/videosmai/Ars_mise_en_place_de_la_situation.mp4

Vidéo 3 : l'activité des élèves : http://videos.education.fr/MENESR/eduscol.education.fr/2016/Ressources2016/videosmai/Ars_activite_des_eleves.mp4

Vidéo 4 : Régulation des apprentissages : http://videos.education.fr/MENESR/eduscol.education.fr/2016/Ressources2016/videosmai/Ars_regulation_des_apprentissages.mp4

Vidéo 5 : Le bilan et les perspectives : http://videos.education.fr/MENESR/eduscol.education.fr/2016/Ressources2016/videosmai/Ars_bilan_et_perspectives.mp4

Vidéo 6 : Les 5 moments clés en continu : http://videos.education.fr/MENESR/eduscol.education.fr/2016/Ressources2016/videosmai/Ars_film_lineaire_en_continu.mp4

 

https://eduscol.education.fr/document/15043/download

 

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