Eclairage philosophique en amont de la classe de terminale
L’extension de l’enseignement de la philosophie aux classes situées en amont de la terminale a longtemps été considérée comme peu souhaitable, voire comme impossible. L’idée a été l’occasion de nombreux débats, notamment dans les années 80 et 90, puis elle a disparu du champ de perception de l’institution scolaire.
Les transformations structurelles et pédagogiques induites par la réforme du lycée, à partir de 2010, a permis de faire réapparaître le thème d’un tel enseignement. Avec les « éclairages philosophiques » dans les classes de première et de seconde du lycée général, une avancée substantielle a eu lieu dans ce champ thématique, qui a permis de réfléchir à des conditions originales d’enseignement pour une discipline qui, par elle-même, reste essentiellement constituée par ses propres traditions critique, historique, culturelle et pédagogique.
Considérée comme « expérimentale », l’introduction d’éclairages philosophiques dans les classes du lycée général situées en amont de la terminale s’est effectuée, principalement, en recourant à des pratiques interdisciplinaires. Des professeurs de philosophie, de conserve avec leurs collègues de nombreuses autres disciplines littéraires ou scientifiques, se sont mobilisés pour construire ensemble des séquences pédagogiques originales mettant leurs disciplines et leurs objets au contact les uns des autres. Les élèves ont ainsi pu traverser des paysages conceptuels plus ou moins inattendus et faire l’expérience de rhétoriques et de méthodes diverses, mais intellectuellement convergentes.
Des obstacles ont, certes, dû être surmontés. Ils ne se sont pas tant situés sur le plan pédagogique que sur celui de l’organisation administrative ou technique de l’expérimentation. Mais, le plus souvent, les équipes de direction des établissements concernés ont su pallier bien des difficultés et leur engagement et leur dévouement ont été essentiels aux réussites des professeurs et des élèves. C’est la preuve que l’École et ceux qui la font vivre sont prêts à s’investir dans des pratiques pédagogiques, c’est-à-dire intellectuelles, qui valorisent les savoirs et les élèves qui en bénéficient.
Si l’introduction d’éclairages philosophiques en première et en seconde, depuis la rentrée 2011, a présenté une dimension principalement expérimentale, il paraît évident, a posteriori, qu’elle peut constituer un élément important de la valorisation du travail des élèves, de la filière littéraire et, au-delà, de bien des voies d’excellence. En témoignant de sa capacité à dialoguer avec l’ensemble des disciplines enseignées au lycée, en intéressant des élèves encore peu aguerris aux techniques argumentatives les plus pointues, l’expérimentation a permis d’exposer à une réalité vivante, savante, éthique ou politique, des élèves jeunes et qui sont, aussi, les citoyens de demain.
Lire le rapport en pièce jointe