Peut-on enseigner un savoir philosophique ?
Et que serait ce savoir ? Théorique ? Pratique ? Une question qui ne maquera pas d'intéresser les enseignants, professeur de philosophie. C'est à cette question que répond Pascal Engel, Directeur d’études à l’EHESS (philosophie et épistémologie), dans un article de la Revue Implications Philosophiques, dont voici un court résumé.
Contre la maxime fameuse qu'on apprend pas de la philosophie, mais à philosopher et que l’enseignement de cette discipline serait celui d’une connaissance pratique, Pascal Engel soutient que l’enseignement de la philosophie est l'enseignement d’un savoir théorique, et non d'une pratique, et que ce savoir consiste en la connaissance d'arguments, la plupart canoniques, qui peuvent à la fois servir de base à un enseignement au lycée et de modes d’acquisition de structures et de questions plus complexes, à la fois quotidiennes et sophistiquées.
On trouvera l'intégralité du texte de Pascal Engel dans La Revue Implications Philosophiques.
Pour compléter, on pourra également lire l'article "Quel enseignement de la philosophie dans l’école commune ?", paru dans démocratie-scolaire.fr, les réponses de Jean-François Dejours, Nicole Grataloup, Serge Cospérec et de Pascal Engel, au questionnaire du Groupe de Recherche sur la Démocratisation Scolaire, sur l'enseignement de la philosophie.
- Diriez-vous de la philosophie qu’elle est une discipline scolaire comme les autres, relevant d’un enseignement destiné à permettre aux élèves d’acquérir des connaissances et des compétences définies, acquises dans le cadre de l’école ?
- Quelles sont les finalités de l’enseignement de la philosophie ? De quelle nature doit être la formation intellectuelle des élèves en philosophie ?
- On a prétendu que la philosophie était à elle-même sa propre pédagogie. Or s’il convient de l’inscrire dans un programme scolaire, réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour que les élèves puissent entrer dans ses problématiques s’avère incontournable. Sur quels types de travaux s’appuyer pour permettre aux élèves de s’approprier les démarches intellectuelles qui caractérisent l’activité philosophique, en conscience de ce qu’ils font ? A partir de ces travaux quels types d’épreuves retenir pour l’examen ?
- L’enseignement de la philosophie doit-il être progressif, s’étendre sur plusieurs années ? Si oui, à partir de quel niveau du cursus scolaire peut-on envisager de le faire commencer ? Quelle progression pourrait-on envisager ?
- « Se former à la philosophie et se former par la philosophie » : pensez-vous que cette formulation caractérise bien les ambitions de l’enseignement de la philosophie ?