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La philosophie en bac pro et en primaire et la notation en philosophie

La philosophie est une belle et prestigieuse discipline académique. Mais elle n’est pas que cela...

Article paru dans le Café Pédagogique du 21 juin 2013

Laurent Bachler est professeur agrégé de philosophie au lycée Vaugelas de Chambéry. Il répond aux questions qui fachent de Gilbert Longhi : Que penser du fait que les bacheliers professionnels soient privés de philosophie ? Que penser de la philosophie au primaire ? Et de la notation au bac ?

Nombre d’expérimentations pour une mise en contact précoce des élèves avec la philosophie se déroulent depuis plusieurs années en école élémentaire.  Selon vous s’agit-il d’une animation socio-éducative ou de plus que cela ?

L’idée d’une rencontre précoce avec la philosophie me semble précieuse. Et c’est à mon sens, plus qu’une animation socioéducative. La preuve en est que souvent les enfants participant à une discussion philosophique à l’école en parlent à leurs parents et à leurs proches. Dans ces discussions philosophiques, le dialogue porte finalement sur le sens que nous donnons aux mots et sur leur cohérence avec ce que nous vivons. Apprendre à donner du sens aux mots que l’on emploie et à en mesurer la portée, c’est l’un des aspects les plus intéressants de ces ateliers de philosophie en école élémentaire. Néanmoins, pour que les échanges aient vraiment un tour philosophique, l’aide des enseignants de philosophie du secondaire me semble elle aussi essentielle.

Les lycéens des terminales des filières générales et des filières  technologiques reçoivent tous un enseignement de philosophie. Les élèves des terminales de la voie professionnelle n’en reçoivent pas.  Pouvez-vous philosopher sur ce constat ?

Il me semble qu’il y a parfois dans certains établissements un enseignement de philosophie proposé à des élèves de la voie professionnelle. Cet enseignement repose sur le volontariat des enseignants et le volontariat des élèves. De telles conditions ne rendent pas possible une généralisation de cet enseignement dans ses formes actuelles. Je ne vois aucune raison de refuser à un élève qui souhaite rencontrer la philosophie la possibilité de le faire. En revanche, ce qui fait débat, parce que nous sommes dans le cadre de l’institution scolaire, c’est la nature des exercices que l’on demande aux élèves. Faut-il demander à tous les élèves de toutes les séries, et de toutes les voies, de faire une dissertation ? Ou faut-il distinguer différents types d’exercices, sans perdre le cœur même de la démarche philosophique ? C’est un débat en cours et qui appartient aux professeurs de philosophie.

Dans les forums en ligne, les lycéens présentent souvent la philosophie comme une discipline floue qui tombe sur les élèves dix mois avant le bac et qui n’induit qu’une question peu philosophique, à savoir : comment assurer un résultat pas trop  mauvais pour l’examen ? Quelle réflexion vous inspire ce point de vue ?

De la tristesse. Et j’espère que ceux qui s’expriment sur ces forums ne sont pas la majorité de nos élèves. Parce que la philosophie ne s’enseigne qu’en Terminale, nos élèves ont une tendance naturelle à confondre la discipline avec le professeur qu’ils ont eu. C’est donc, beaucoup plus que pour les autres disciplines, une question de rencontre. Quand cette rencontre a lieu, il me semble que les élèves ne gardent pas un mauvais souvenir de leur cours de philosophie et ne le réduisent surtout pas à une note d’examen. Quand cette rencontre n’a pas lieu, il faut que nous puissions avoir d’autres occasions de rencontrer la philosophie. Que ce soit avant la Terminale, ou après la Terminale. Dans les Cafés-philo par exemple, il n’y a pas d’examen noté à la fin ! Et pourtant, beaucoup y trouve des idées, du sens et du respect dans les échanges d’idées. La philosophie est une belle et prestigieuse discipline académique. Mais elle n’est pas que cela.

Les élèves sont quelquefois convaincus que la note obtenue en philo dépend davantage du correcteur que de la nature du devoir... Comment expliquer cette impression ?

Les élèves peuvent avoir cette impression parce que leur note au bac ne correspond pas à la moyenne de leurs notes obtenues au cours de l’année. De multiples raisons peuvent expliquer ce décalage, au premier rang desquels la qualité du travail de l’élève. Certains font mieux que d’habitude parce qu’ils ont mieux réviser. D’autres peuvent perdre une partie de leurs moyens à cause du stress ou tout simplement de mauvaises révisions. Le fait que le correcteur ne soit pas le même que le professeur de l’année ne me semble pas le plus pertinent. Enfin, la philosophie est une discipline qui, plus que d’autres, souffre de nombreux préjugés. Cela tient au fait que tout le monde a une opinion sur la philosophie. C’est la rançon de la gloire, car les grandes questions philosophiques parlent à tous.

Propos recueillis par Gilbert Longhi

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Les sujets des épreuves du bac 2013 comme le rappel des racines citoyennes de la réflexion philosophique

Bac philo 2013 : Sous le signe de l'éthique et du politique

 Article de Jeann-Claire Fumet paru dans le Café Pédagogique, le 18 juin2013

L'épreuve de philosophie, comme tous les ans, a ouvert la semaine du baccalauréat, et comme tous les ans, les sujets ont fait l'objet de l'attention générale. Des sujets classiques et équilibrés dans les séries générales comme dans les séries technologiques, avec une pointe de difficulté dans la Série ES, et une sensible orientation des thèmes vers les questions d'éthique et de politique. Influence de l'actualité ? On y verra plus raisonnablement le rappel des racines citoyennes de la réflexion philosophique, et la manière dont elle peut contribuer à donner sens aux contingences actuelles les plus variables de la vie collective.

La filière Littéraire bénéficiait du choix le plus classique : « Le langage n'est-il qu'un outil ? » renvoie à l'équivoque du langage comme moyen de communication et d'expression, mais aussi comme lieu de création de la pensée et de l'émergence du logos, voire de réalisation du monde de signe où nous nous existons. « La science se limite-t-elle à constater les faits ? » invitait à examiner le statut épistémologique de l'objet naturel de la connaissance, découpé par la perception, construit par l'intellection, structuré par la compréhension rationnelle. Enfin, une Lettre de Descartes à la Princesse Élisabeth proposait au lecteur de parcourir le chemin qui relie chacun à l'ensemble de la collectivité et fait du bien public le seul véritable objet de son contentement éthique.

Les scientifiques ont travaillé sur le sujet qui aura sans doute le plus fait parler de lui : « Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ? ». Il invitait à questionner la possibilité d'une dimension seulement individuelle de l'action morale, en tant qu'intervention effective dans la sphère du réel,  mais aussi à réinvestir la pensée du politique de la préoccupation morale que la philosophie lui a toujours attribué. « Le travail permet-il de prendre conscience de soi ? » permettait d'explorer les dimensions du travail au-delà de son sens économique, comme effort de formation de la matière jusqu'en soi-même, mais aussi d'interroger les formes destructrices qu'il prend lorsqu'il perd la mesure de l'humain. Enfin, un texte de Bergson sur le jugement vrai permettait de mettre en question  la métaphore  de la concordance avec le réel comme forme sans objet adéquat.

Pour les élèves de sciences Économiques et Sociales , mieux valait prendre le temps de la réflexion avant de s'engager : « Que devons-nous à l’État ? », n'appelait pas une énumération positive ou négative, mais la construction raisonnée des conditions d'une relation réciproque de la citoyenneté à la souveraineté, des institutions aux sujets politiques. Quant à « Interprète-t-on à défaut de connaître ? », il engageait à établir, au-delà de l'opposition suggérée, la différence des modalités d'intellection réfléchie selon la nature et l'objet étudié, en particulier dans les sciences humaines, mais aussi dans la sphère infiniment extensible de la symbolisation signifiante. Le texte d'Anselme de Cantorbéry présentait une difficile démonstration de la liberté de la volonté, centrée sur la notion de rectitude : celle-ci semble avoir posé problème à nombre d'élèves, au regard de leurs questions à la sortie de l'épreuve.

Pour les séries Technologiques, un sujet familier des salles de classe :  « Être libre, est-ce n'obéir à aucune loi ? », qui interroge la distinction entre impulsion et autonomie, mais aussi l'opposition entre légalisme et liberté de conscience, entre autres. « La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes ? » incitait à réfléchir sur le repli identitaire et l'universalité de valeurs communes toujours à construire et à réinventer. Un texte des Règles pour la Direction de l'Esprit de Descartes, évoquait la nécessaire appropriation des savoirs par le jugement personnel, par opposition à l'autorité de la tradition.

Un ensemble de questions choisi dans le souci visible de ne pas déstabiliser les élèves et de croiser des domaines du programme généralement bien parcourus. Mais il n'en demeure pas moins que le champ indéfiniment extensible des questions possibles à partir de l'actuel programme de notions constitue une réelle difficulté qu'il faudra se résoudre à aborder. Préparer correctement les élèves à l'évaluation finale reste une gageure redoutable pour les enseignants de philosophie.

Jeanne-Claire Fumet

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Les 30 ans du Collège International de Philosophie

Intersections philosophiques

Par Jeanne-Claire Fumet

Le concept d'intersection marquera les 30 ans du CIPH (Collège International de Philosophie), célébrés du 1 au 16 juin 2013 au Palais de la Découverte, au Palais de Tokyo et en divers autres lieux de Paris et de banlieue : intersections des disciplines, des époques, des pays et des modes de communication, pour un cycle de haut niveau ouvert au grand public, libre et gratuit. C'est en tout cas le souhait de Matthieu Potte-Bonneville, qui tient à ce que le CIPH conserve sa tradition intermédiaire entre université populaire et lieu de recherche, en proposant cet ensemble de  colloques, agora interactive, installations, lectures et débats autour de la philosophie actuelle. La publication d'un ouvrage numérique collectif s'ajoute au programme - manière d'illustrer le tournant engagé par le Collège sous l'impulsion de son directeur : celui d'une ouverture résolument tournée vers l'international et d'une diffusion plus vaste des travaux de ses chercheurs par l'édition numérique.

Croisements et télescopages de disciplines

« Le motif de l'intersection ou du croisement serait une sorte de charte pour le Collège », proposaient ses fondateurs, F. Châtelet, J.Derrida, JP. Faye, D. Lecourt.  Intersections joue pleinement de ce motif, télescopant les disciplines et estompant leurs frontières : philosophie et  sciences, sciences humaines,  arts, techniques, littérature, se croisent autour des questions émergentes de la pensée contemporaine. Au programme, se pressent la migration des idées, l'obsession d'une grande santé, les popularités de la déconstruction, penser les langages de l'art, la liquéfaction des frontières, les nouveaux territoires numériques, machines et sociétés, écologie des entités non conventionnelles – des sujets permettront d'interroger la difficile construction des rapports entre humains et entités non humaines, les limites et les frontières de la démocratie, de l'anomalie, mais aussi du retour de la métaphysique à travers le réalisme spéculatif... Des enjeux très pointus ouverts au plus large public, avec le soutien d'un dispositif interactif : les chercheurs du CIPH répondront en direct aux questions twittées par les internautes depuis le mois de février 2013, à partir d'installations physiques et virtuelles, baptisées « ? Le champ des Pourquoi ? » Une lecture multilingue du Poème de Parménide, par Daniel Mesguich, avec J. Barnes, B. Cassin, A. Priya Wacziarg, F. Santoro et H. Wismann, viendra conclure les rencontres.

Géographie numérique de la philosophie

La création d'un ouvrage numérique téléchargeable sur i-Pad a été conçue pour l'occasion. Ballade intellectuelle à l'esthétique soignée,  le livre égrène au fil de ses 161 pages les textes de 59 auteurs, invités à composer librement en puisant dans les archives du Collège, pour nourrir les chapitres croisés de philosophie et de politique, littérature, arts, sciences, psychanalyse ou éducation. Les voix des grandes figures du Collège s'y entremêlent aux mots écrits, sous forme de vignettes sonores extraites des quelques 350  débats enregistrés et  conservés au Collège (Derrida, Balibar, Enaudeau, Rancière, Badiou, Salanskis), à des images d'archives (couvertures de la Revue Descartes, extraits du rapport bleu fondateur du Collège) et à des photographies. La dernière partie du livre forme une frise chronologique qui rassemble des textes d'auteurs sur un événement des 30 dernières années. « Une quarantaine d'auteurs a joué le jeu, ce sont 30 ans d'histoire intellectuelle mondiale vus à travers le prisme du Collège, s'amuse Matthieu Potte-Bonneville. On y trouve même  la consécration au cœur immaculé de Marie, le choix de Christian Trottmann... On ne s'attendait pas vraiment à ça ! » Les organisateurs veulent faire circuler l'ouvrage le plus possible, grâce au téléchargement gratuit et à la mise en ligne, à terme, sur Culture-Tech, le portail numérique des Instituts Français, pour donner à voir ce que peut porter une publication de ce format. Peut-être en attendant, dans un second temps, d'établir un partenariat avec un éditeur numérique pour d'autres productions.

Renforcer la dimension internationale du CIPH

L'une des priorités de Mathieu Potte-Bonneville a été de faire franchir au Collège le cap de la numérisation. La revue Rue Descartes, mise en ligne, est passée d'une audience relativement confidentielle à une diffusion internationale, que n'aurait pu atteindre le tirage papier. La diffusion en ligne des archives sonores pourrait aussi compter parmi les projets d'avenir du CIPH. Un avenir que Matthieu Potte-Bonneville entend tourner vers l'international : depuis 3 ans, la direction du CIPH s'efforce de renforcer les partenariats dans le monde entier, en lien avec l'Institut Français :  Chine, Egypte, pays Arabes, Etats-Unis, Roumanie...   « La pensée française conserve une forte audience dans le monde, affirme-t-il, mais elle reste encore trop souvent identifiée à la génération glorieuse : Deleuze, Barthes, Foucault, Derrida. Ce n'est plus d'actualité : les problématiques contemporaines de la recherche en France portent sur des questions de genre et des questions post-coloniales, sur la relecture de Spinoza aussi. D'autres problématiques venues de l'étranger trouvent un point de passage par le Collège : les questions d'éthique et de d'environnement, dont les textes américains fondamentaux n'étaient pas très connus en France ». Pour ces translations d'idées, l'édition numérique présente des atouts impossibles à ignorer.

Le numérique, un atout pour l'enseignement de la philosophie ?

« La réactivité de ce format est intéressante, reconnaît le directeur du CIPH. Lors de la présentation du livre numérique en classe,  les élèves se sont montrés curieux et ont soulevé des questions qui n'étaient pas sottes. L'un des avantages pour eux est de pouvoir poser des questions silencieuses, sans avoir à s'exprimer publiquement. » Pour Matthieu Potte-Bonneville, le livre reste le support par excellence de l’étude des textes philosophiques. Mais un format qui permet de lire et d'entendre, de lier étroitement lecture et écriture, d'ouvrir une forme d'autonomie dans l'appropriation des contenus et d'engager un rapport personnalisé  avec le questionnement, pourrait représenter une mutation une mutation fondamentale de la forme de l'école. « En France, précise-t-il, le magistère, le rapport de l'individu au collectif, l'importance du groupe classe et la centralité du professeur sont restés longtemps des dimensions essentielles ; mais c'est en train d'évoluer. C'est ce qui explique qu'on est un peu perdu, actuellement, dans les usages pédagogiques, surtout dans l'enseignement de la philosophie qui incarnait ce dispositif de dispensation d'une parole que chacun doit s’approprier. C'est un dispositif très noué. On peut aussi laisser les élèves se débrouiller par eux-mêmes sur un support d'activité de type tablette. Cela peut être un gadget, mais cela peut aussi devenir un outil – et cela implique, de la part de l'enseignant, un lâcher prise qui est un peu angoissant. »

Maintenir le lien entre professeurs de philosophie et philosophes.

L'enseignement est une vocation centrale pour le Collège, qui intègre depuis 4 ans, sous la responsabilité de Pascal Séverac, un Centre International de Réflexion sur l’Enseignement et la Pédagogie(CIRTEP), lieu d'organisation de séminaires sur le vocabulaire de l'éducation, sur la question du handicap, sur la philosophie de l’éducation ou sur l'enseignement de la philosophie avant la classe terminale (colloques UNESCO avec Philolab). « Le Collège, rappelle Matthieu Potte-Bonneville, a hérité des travaux du travaux du  GREPH (Groupe de Recherche sur l’Enseignement Philosophique), dont l'un des mots d'ordre était de décloisonner l'enseignement de la philosophie, hors de la Terminale. C'était une revendication marginale, c'est devenu un mot d'ordre ministériel. Les professeurs de philosophie sont individuellement convaincus, mais collectivement réticents sur ce point. Ils s'identifient encore fortement à un statut de professeur qui ne correspond pas à leur vécu professionnel. L'image du métier n'est pas en accord avec les pratiques. »

De jeunes professeurs, qui sont aussi chercheurs, souvent doctorants, et veulent trouver un endroit pour valoriser leurs travaux, déposent leur candidature à l'assemblée des chercheurs du CIPH. « C'est très bon signe ! se réjouit Matthieu Potte-Bonneville. Le recrutement au Collège ne prend pas en compte le statut mais l'intérêt du programme de recherche des candidats. L'assemblée est renouvelée tous les 3 ans par moitié. C'est un jeu de « cadavres exquis » : personne ne reste, personne ne s'installe, chacun invente à partir de ce qui a été fait auparavant. On y accueille  des gens venus du Secondaire ou des Classes Préparatoires. Ce mélange est important : on n'enseigne pas la même chose, ni de la même manière, quand on est impliqué dans une démarche de recherche. Il faut garder ce pont entre les mondes cloisonnés. Il faut maintenir le lien entre les professeurs de philosophie et les philosophes. »

Intersections – du 1er au 16 juin 2013. Colloques, débats conférences...

Palais de Tokyo, Palais de la Découverte, Théâtre de Gennevilliers...

Accès libre et gratuit.

Programme détaillé sur le site des 30 ans :

http://30ansciph.org/

Téléchargement du livre numérique :

http://30ansciph.org/spip.php?rubrique5

La revue Rue Descartes :

http://www.ciph.org/publications.php?rub=rueDescartes

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Festival international du court métrage philosophique scolaire

Quand la philosophie fait son cinéma

Sous l'initiative d'un professeur de philosophie de l'académie de Lille, le festival  international du court métrage philosophique scolaire est en train de naître. A Saint-Pol-sur-Ternoise, Pas de Calais, du 9 au 11 avril, ce fut un moment riche philosophiquement, instructif pédagogiquement et surtout passionnant cinématographiquement. Une cinquantaine de films ont été présentés.

Un pari artistique

L'idée du festival est de faire mettre la main à la pâte aux lycéens français. Il y a d'abord un pari pédagogique : est-ce que le fait de devoir construire un objet cinématographique ne pourrait pas permettre aux élèves de s'approprier différemment (voire mieux) les concepts philosophiques ? On peut aussi y percevoir une hypothèse épistémologique : si apprendre, c'est construire un savoir, le fait d'être mis au travail dans le cadre d'un projet de création artistique serait plus fidèle à ce que signifie penser que d'écouter le cours magistral d'un enseignant. Enfin, c'est une expérience artistique pleine et entière : comment rendre sensible un problème philosophique ? C'est un défi  passionnant : par sa seule forme, il oblige et l'enseignant et les élèves à s'interroger sur cette transposition, ses conditions de possibilités, ses limites, etc. Faut-il traduire, c'est-à-dire partir de la philosophie écrite ou parlée pour passer au langage cinématographique ? Mais cela ne risque-t-il pas de conduire aux maladresses propres à la traduction ad hoc ? Faut-il penser directement dans la langue cinématographique, c'est-à-dire être tout de suite sensible à la dimension affective de la pensée, ce qui peut la rendre désirable, convaincante, touchante, etc ?

C'est là que se situe la première leçon du festival : nombre de courts métrages tombent dans le didactisme, c'est-à-dire se contentent de filmer des simili-cours. Dans les réalisations les plus atrophiées en termes d'imaginaire, on a tout simplement un exposé filmé. Beaucoup d'élèves ne se saisissent pas de la puissance de l'art qu'on leur demande d'investir : ils n'ont aucune idée. La vertu du dispositif est de rendre criante la non-appropriation des idées philosophiques : verbeux, ces courts métrages singent ce qu'on peut faire de pire dans l'enseignement, à savoir une logorrhée indigeste et désincarnée, donc inintéressante. Les courts métrages français tombent plus facilement sous ce travers... Le collègue qui organise le festival (et dont les élèves sont les plus nombreux participants) était tenté d'y voir la nécessité d'une auto-critique sur sa manière d'enseigner, mais c'est sans compter sur le fait qu'on retrouve ce travers, plus ou moins marqué, dans à peu près tous les cours métrages français. C'est donc sans doute la tradition de l'enseignement philosophique à la française qui voit là se dessiner in vivo les effets de ses méthodes, et plus généralement le système scolaire français – qui met finalement peu les élèves en activité de création. Si j'évoque la nationalité des productions, c'est parce qu'une des grandes surprises du festival fut la participation enthousiaste de classes venant de divers pays européens.

Les vertus de l'altérité : une dimension européenne salutaire

La plus grande leçon du festival en termes de pédagogie et de réflexion sur l'institution scolaire, c'est la différence de ton des courts métrages étrangers. Malgré sa grande jeunesse, le festival trouble par son statut déjà européen. Rien moins que six pays étaient présents : la France bien sûr, mais aussi la Norvège, la Bulgarie, l'Italie, le Portugal et la Pologne. Si une telle présence est bien sûr due à l'impulsion donnée par le collègue Clovis Fauquembergue, pareille sollicitation a été lancée envers les collègues français. L'académie de Lille bénéficie d'une liste de diffusion efficace entre professeurs de philosophie, qui a favorisé la publicité, au sens littéral du terme, de l'initiative. Or, il faut constater la très faible participation des collègues de philosophie français : deux seulement. Le festival a donc pris une ampleur européenne d'abord par défaut de participation des collègues français. Il est étonnant que lorsqu'un collègue propose une telle initiative elle soit perçue à l'étranger comme désirable, et aussitôt investie (sous diverses formes, nous le verrons) par des collègues étrangers, mais relativement boudée ici.

Mais revenons aux différences marquantes. J'en retiens trois principales. Premièrement, beaucoup de courts métrages français furent tournés dans l'enceinte de l'établissement scolaire, ce n'est le cas de quasiment aucun court étranger. Que signifie cette absence d'évasion ? A quoi est dû cet auto-enfermement dans les murs de l'école ? Pourquoi ne pas avoir pensé à tourner en dehors ? Deuxièmement, les courts métrages français n'ont dans leur distribution que des acteurs lycéens : véritable auto-forclusion à une classe d'âge. Les courts étrangers mettent en scène des enfants, des adultes, des vieilles personnes. Pourquoi ne pas oser solliciter des personnes étrangères au projet pour les y inclure ? Enfin, il est frappant de voir la puissance existentielle, incarnée, des questionnements dans les courts métrages étrangers, alors que les courts français sont trop souvent inhabités : en tant que spectateur on n'y croit pas. Il y a trop souvent une révérence aux « noms » : citations pompeuses qui tombent trop souvent comme un cheveu sur la soupe, « cours » verbeux et rébarbatifs qui sonnent faux, etc. Pourquoi la glue des stigmates scolaires les plus caricaturaux imprègne-t-elle à ce point les œuvres françaises ?

On le voit, la dimension européenne du festival est passionnante et heuristique pour un enseignant français : le contraste des productions invite à se poser nombre de questions, rend désirable de participer au festival avec une de ses classes pour tenter l'expérience et essayer de lutter contre l'atrophie de l'imaginaire qui ne peut être que le résultat d'un apprentissage – au sens où Charlotte Nordmann parle, à propos de l'École, de la « fabrique de l'impuissance ». Non, les jeunes Français n'ont pas moins d'imagination que les autres, celle-ci a seulement été mise au ban de l'École par des processus complexes de verrouillage qu'il serait intéressant d'analyser mais surtout de faire sauter pratiquement.

Le bonheur d'être jury

Mais fi des difficultés, ce festival fut d'abord un grand moment de bonheur et d'optimisme sur ce que peut la création artistique pour l'augmentation de la puissance d'agir des lycéens. La plus belle surprise de ce festival est justement venue de la qualité de certains courts métrages. Je le reconnais : en acceptant d'être membre du jury, je m'attendais à un exercice professionnel, scolaire (comme corriger des copies, mais en plus plaisant tout de même). J'y allais dans la perspective de saluer des initiatives louables et maladroites : après tout, aucun des lycéens n'est en option cinéma et on ne peut légitimement attendre qu'ils fassent œuvre dès les premières tentatives. Or, ce fut bien plus que cela : les débats au sein du jury furent passionnants car les œuvres sélectionnées font véritablement vivre des moments artistiques (au sens de Nelson Goodman : en faire l'expérience vous transforme). Je crois que je peux parler sans hésitation au nom du jury : nous avons parfois pris notre pied en tant que cinéphiles. Quel bonheur de ressentir la puissance d'agir des lycéens, de voir qu'ils peuvent nous émerveiller et nous toucher à ce point, nous apprendre à nous aussi. Autant de qualités qu'on ne peut pas leur dénier a priori (c'est presque un postulat éthique pour qui aime le métier d'enseignant), mais qui, il faut le reconnaître, ont rarement l'occasion de s'exprimer dans les conditions offertes par l'institution scolaire. Oui, un adolescent de dix-sept ans est riche de questions, de perceptions et d'affections humaines profondément touchantes et enrichissantes lorsqu'elles arrivent à s'exprimer artistiquement.

On peut esquisser une hypothèse explicative : voilà des élèves qui ne produisent plus pour être notés (le « devoir » comme production scolaire à seule fin d'être noté par un enseignant qui enchaînent les copies dans la lueur solitaire de son bureau) mais pour aller parler à la sensibilité d'autres êtres humains (le court métrage comme production artistique qui finit diffusée dans un cinéma où toute une communauté vient applaudir, en geste de gratitude du don qui vient de lui être fait). Il y a là un enjeu existentiel de socialité qui donne un tout autre sens au travail et à l'effort. Car c'est encore un point qui mérite d'être souligné : les meilleurs courts métrages sont très bien finis, avec un souci du travail bien fait qui contraste avec les courts métrages bâclés qui, eux, font trop penser aux productions écrites scolaires telles qu'on les croise au quotidien.

Un moment de réflexion pédagogique

Par ailleurs, ce ne fut pas qu'un moment de cinéphilie. Sur la durée des trois jours, le festival proposait d'abord d'un rendez-vous pédagogique : nombre de conférences étaient organisées autour des questions que pouvaient poser le projet du festival sur les conditions du geste d'apprendre, sur le métier d'enseignant, etc. Souvent d'une grande qualité, ces moments permirent un échange sur les pratiques, un questionnement sur les problème, pour nous enseignants, qui se dégagent des œuvres reçus. En effet, le festival a cette vertu première et simple d'offrir un grand miroir aux enseignants, sur le mode : « regardez ce que des lycéens font et voyez dans les qualités et défauts de leurs productions les qualités et défauts de votre propre enseignement ». Véritable épreuve du réel, cette rencontre avec ce que l'École peut faire faire aux élèves est parfois cruelle pour les enseignants, mais toujours hautement instructive. C'est beaucoup plus concret que toute considération abstraite sur les vices et vertus du système éducatif. C'est beaucoup plus humble car il s'agit de penser à partir, mais surtout grâce aux élèves. Dans ce festival, les enseignants ont autant appris que les élèves : j'y ai même pensé plus intensément et plus joyeusement que dans bien des colloques universitaires. On ne peut donc que regretter que la possibilité de rencontrer des productions scolaires conçues au sein de démarches extra-ordinaires (à la lettre!) soit si rare. Cela n'en rend que plus précieuse l'existence de ce festival.

Conclusion

Le lauréat du prix (nommé « Zarathoustra », et qui est incarné en une magnifique sculpture originale de l'artiste Tiffany Vanhoeke) est un jeune norvégien, Ian Pottinger, pour « A Month at Sea ». Il met la barre très haut, mais tant mieux. À la rentrée prochaine, j'espère pouvoir montrer à mes élèves les courts récompensés cette année et leur dire : « voyez ce que d'autres élèves ont fait l'année dernière ». Cela vous a touché, questionné, dérangé, plu ? Eh bien, nous allons essayé de même de créer des œuvres qui pourront avoir semblable effet auprès d'un public dont on ne sait à l'avance combien grand il sera. Puissions-nous alors avoir le bonheur de découvrir que nombre d'autres classes auront participé (et pas qu'étrangères ! françaises aussi...) et que les moments d'échange du festival seront encore plus riches, plus divers, plus étonnants pour la troisième édition.

Sébastien Charbonnier

Professeur de philosophie à Lens

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Les "Artchipel du Moi" du 18 décembre 2013 au 5 janvier 2014 à Saint-François

Replacer l'art au milieu des gens

Rétablir l'art dans ses fonctions sociales et utopiques

Salle du Patrimoine à Saint François

 

"Les Archipels du Moi" est un projet artistique hors-cadre, hors les murs, visant à replacer l'art au milieu des gens, à le rétablir dans ses fonctions sociales et utopiques. Pour créer les conditions d'une rencontre artistique populaire, il investit la ville, la communauté dans son ensemble, en s'articulant autour de 3 axes : StreetArt - Exposition - Ateliers et rencontres artistiques.

StreetArt : interventions artistiques concertées dans les rues du bourg

"Les Archipels du Moi" pose des oeuvres d'art éphémères dans l'espace public, et particulièrement sur les murs des bourgs, dans une démarche d'échange et de concertation avec les habitants. Cet échange préalable est essentiel pour transformer ces interventions en production communautaire. L'artiste rencontre les habitants pour leur proposer d'accueillir des collages sur leurs maisons, des murs leur appartenant ou pour identifier les endroits réellement laissés à l'abandon. Il s'agit de grandes peintures figurant des personnages à échelle humaine, et abordant les thèmes de l'archipélisation identitaire et la déconstruction des stéréotypes culturels ou ethniques. Au détour des rues se constitue ainsi un réseau énigmatique, une sorte de rébus urbain, un archipel de rencontres...

Exposition à la Salle du Patrimoine du 18 décembre 2013 au 05 janvier 2014

Simultanément à ces interventions concertées dans l'espace public, les différentes images collées dans l'espace public du bourg sont aussi présentées dans l'espace d'exposition (Salle du Patrimoine), accompagnées de photos des interventions déjà réalisées en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Martin, de certaines peintures originales ainsi que des documents présentant et expliquant la démarche artistique. L'exposition fonctionne comme un espace de référence, et permet ainsi d'établir les contacts entre les collages, d'en saisir les correspondances, d'en dégager d'autres possibilités narratives. Seront aussi présentées des sculptures récentes. Exposition du 18 décembre 2013 au 05 janvier 2014 Saint-François, salle du patrimoine (ancienne prison), rue de la république Du mardi au samedi de 9h00 à 12h30 et 14h00 à 17h30, le dimanche de 9h00 à 12h30.

Ateliers de création avec les enfants

Pour soutenir cette démarche de démocratisation de l'art, et son accès à ceux qui ne fréquentent pas les lieux d'art, l'artiste propose d'animer des ateliers avec des enfants (2 ateliers d'une demi-journée, pour une douzaine d'enfants). Les travaux réalisés avec les enfants, après découverte et exploration des thèmes de la série, font ensuite l'objet d'une démarche identique de monstration dans l'espace public : certains travaux sont exposés dans l'enceinte de la médiathèque, et d'autres sont agrandis et dupliqués pour faire l'objet de collages dans l'espace urbain, toujours en concertation avec les habitants. Ateliers gratuits (sur réservation au 0590 61 63 99 - 0690 36 86 24) le samedi 21 décembre 2013 et le samedi 04 janvier 2014, de 09h00 à 12h00.
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Festival Nuits Caraïbes

nuits-caraibes.com

Demandez le programme !

LE 19 FÉVRIER, LA VOIX ET LE VIOLON -LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGE & CO 

Environné de Händel, Clérambault ou Biber, le Chevalier de Saint-George est mis à l’honneur par ce programme autour de la voix...

Avec les artistes

  • Yannis François, chant
  • Luca Ranzato, violon
  • Irene Puccia, piano

Les morceaux présentés

  • Chevalier de SAINT-GEORGE: Sonate n°1 en si bémol majeur pour violon et piano (1781)
  • Louis-Nicolas CLÉREMBAULT : La Mort d'Hercule Cantate pour basse, violon solo et basse continue (1716) / ou PierreCésar ABEILLE: Actéon - Cantate Burlesque (1712)
  • Chevalier de SAINT-GEORGE: 3 Romances françaises : Feuillage épais que je chéris (1782) ; Deux amours sous un ombrage ; Cruel amour
  • Heinrich Ignaz Franz BIBER: Nisi Dominus - motet pour basse, violon solo et Basse continue (1700 ) 
  • Chevalier de SAINT-GEORGE: Grazioso en sol mineur pour violon et piano (1799)
  • Chevalier de SAINT-GEORGE: Adagio en fa mineur pour piano (1799)
  • Christoph Willibald GLUCK: "Sperai vicino il lido" - air de Timante tiré de l'opéra Demofoonte (1743)
  • Chevalier de SAINT-GEORGE: 3 ariettes italiennes : Sul margine d'un rio (1780) ; Nina non dir di no ; Sospirate, Volate
  • Georg Philipp TELEMANN : Fantasia N°2 pour violino solo (1728)
  • Georg-Friedrich HÄNDEL : "Se in fiorito ameno prato" - air de Cesare tiré de l'opéra Giulio Cesare (1723)
  • Georg Friedrich HÄNDEL: Carco sempre di gloria - cantate pour voix, violon solo et Basse continue (1737)

LE 20 FÉVRIER, CONCERT AU FIL DE L'EAU

Heure et lieu: 20 H - Concert au WTC - Baie- Mahault

De tout temps, le thème de l’eau a inspiré les plus grands compositeurs. Le plus prolixe sur ce thème est le romantique «Schubert», mais Chopin et Liszt se sont également illustrés, ainsi qu’un peu plus tard les compositeurs français Debussy et Ravel. Un programme «rafraîchissant».

Avec les artistes

  • Amaya Dominguez, mezzo-soprano
  • Yannis François, chant
  • Luca Ranzato, violon
  • Irene Puccia, piano
  • Yves Henry, piano
  • Vincent Lucas, flûte
  • Michel Lethiec, clarinette

Les morceaux présentés

  • Lieder de Schubert : Auf dem Wasser zu singen, Die Forelle, Der Schiffer, Fischerweise
  • Chopin : Barcarolle
  • Liszt : Jeux d’eau à la Villa d’Este
  • Claude Debussy : Reflets dans l’eau, Poissons d’or
  • Maurice Ravel : Jeux d’eau

LE 21 FÉVRIER, «LE VIOLON DE SAINT-JOHN PERSE»

Heure et lieu: 20 H - Concert au WTC - Baie- Mahault

Voici donc le souvenir d'enfance qui manque pour éclairer ces allusions, tel que le poète me l'a raconté lors d'une visite que je lui ai faite en 1973. L'histoire se place à la Guadeloupe dans la propriété de Saint-Leger-les-Feuilles, lorsque encore très petit - il avait environ cinq ans – il s'empara d'un violon et s'essaya à jouer pour la première fois. Le jeu lui plut et il parvint tout seul à trouver les notes, puis des airs. Tous dans sa famille s'adonnaient à la musique, presque tous à l'étude d'un instrument. L'enfant paraissait naturellement doué. On le laissa faire un certain temps. Lui, désertant soudain toute autre activité, ne pensait plus qu'à jouer du violon. Cette passion finit par prendre de telles proportions que le père s'en inquiéta. Ses soeurs, sa mère, le professeur de musique de la famille plaidèrent pour qu'on lui apprît une discipline pour laquelle il manifestait des dons aussi évidents. Mais le père désapprouvait cette activité pour un garçon si jeune : toute spécialisation lui semblait haïssable.

On confisqua donc le violon, au grand désespoir du petit garçon. Là ne s'arrête pas l'histoire, car l'enfant n'abandonna pas la partie aussi simplement. N'osant désobéir de front, il s'entendit alors avec le jardinier de la propriété, Isidore, son ami. Et celui-ci lui confectionna un petit violon, en bois d'ébène plein, un violon muet, un jouet, sur lequel l'enfant, toujours ravagé de musique, continua longtemps, en cachette, à improviser des airs d'une silencieuse musique que nul ne put lui confisquer."

Le poète sera au centre de ce grand concert réunissant la voix parlée, la voix chantée, le piano à deux et quatre mains, la clarinette et la flûte.

Le programme sera formé autour d’œuvres que le poète aimait et de textes tirés de son œuvre et de sa correspondance.

Avec les artistes

  • Amaya Dominguez, mezzo-soprano
  • Yannis François, chant
  • Luca Ranzato, violon
  • Irene Puccia, piano
  • Yves Henry, piano
  • Vincent Lucas, flûte
  • Michel Lethiec, clarinette

Les morceaux présentés

  • «Airs de Rameau et Monteverdi»,
  • Bach «sonate pour violon seul» «sonate pour flûte et piano»,
  • Debussy «Rapsodie pour clarinette et piano»,
  • César Franck «sonate pour flûte et piano».

LE 22 FÉVRIER, «ROMANTISME À LA CHAPELLE»

Heure et lieu: 17H 30- Habitation « Néron » Le Moule

Récital Chopin

Yves Henry, piano

Yves Henry retracera en musique la vie de Chopin au travers de son œuvre, de Varsovie à Nohant, en jouant les pièces que Chopin lui-même préférait :

  • Andante spianato, Prélude op.45,
  • Fantaisie-Impromptu, choix de Préludes op.28, Berceuse op.59,
  • Nocturnes op.32 n°2, op.48 n°1 et op.55 n°1,
  • Valses op.34, op.42 et op.64,
  • Barcarolle, Polonaise «héroïque» op.53,
  • Ballade n°4 en fa mineur op.57

Partage avec les musiciens, autour d’un cocktail dans les jardins de l’habitation Néron.

A 20H30 Schumann, Brahms, Wagner

Avec les artistes

  • Amaya Dominguez, mezzo-soprano
  • Yves Henry, piano
  • Vincent Lucas, flûte
  • Michel Lethiec, clarinette

Les morceaux présentés

  • Schumann, Romances pour flûte et piano,
  • Fantasiestücke pour clarinette et piano,
  • Brahms, Sonate pour clarinette et piano op.120,
  • Lieder de Schumann, de Wagner et de Strauss

LE 23 FÉVRIER, CONCERT PRIVÉ «PETITES MUSIQUES DE NUIT»

Heure et lieu: 18 H - Habitation « L’hermitage » - Bouillante

Depuis Schubert et ses fameuses «shubertiades», les musiciens ont toujours rêvé de faire partager à quelques amis des moments musicaux «sur mesure». C’est le cas de ce programme qui réunit la voix, le piano, la clarinette et la flûte.

Avec les artistes

  • Amaya Dominguez, mezzo-soprano
  • Yannis François, chant
  • Luca Ranzato, violon
  • Irene Puccia, piano
  • Yves Henry, piano
  • Vincent Lucas, flûte
  • Michel Lethiec, clarinette

Les morceaux présentés

  • Schubert : Erlkönig, Ständchen, An der Mond, Die Krähe, Gretchen am Spinnrade, Lied der Mignon (Heiss mich nicht reden)
  • Falla : Siete canciones populares
  • Granados : La maja dolorosa, El mirar de la maja, Tonadillas
  • Poulenc : Sonate pour flûte et piano
  • Piazzola : tangos

LE 26 FÉVRIER, RENCONTRES AVEC LES ÉCOLES DE MUSIQUE

LE 28 FÉVRIER, CONCERT DE CLÔTURE, «DU CHEVALIER DE SAINT-GEORGE À SAINT-JOHN PERSE»

Heure et lieu: à 20h à l’Artchipel

Pour clôturer cette 12è édition des Nuits Caraïbes, les artistes invités ont sélectionné parmi les divers programmes qu’ils ont donné pendant ce séjour les pièces les plus caractéristiques, autour des deux créateurs d’origine antillaise : le musicien «Chevalier de Saint-Georges» et le poète «Saint-John Perse». Textes lus, textes chantés, mais aussi musique pure, seront au programme de cette soirée de clôture qui réunira tous les artistes autour de quelques œuvres magistrales.

Avec les artistes

  • Amaya Dominguez, mezzo-soprano
  • Yannis François, chant
  • Luca Ranzato, violon
  • Irene Puccia, piano
  • Yves Henry, piano
  • Vincent Lucas, flûte

Les morceaux présentés

  • Saint-Georges, «Sonate n°1» en si bémol majeur, pour violon et piano,
  • Saint-Georges "Aimer sans pouvoir le dire" - air d'Ophémon tiré de L'amant Anonyme,
  • Biber : Nisi Dominus - motet pour basse, violon solo et basse continue,
  • Gluck : "Sperai vicino il lido" - air de Timante tiré de l'opéra Demofoonte,
  • Bach «sonate pour flûte et piano»,
  • Clérambault : La Mort d'Hercule - Cantate pour basse et violon solo et basse continue
  • César Franck «sonate pour flûte et piano».
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Dédicace du sociologue Jean-Claude Girondin pour son ouvrage "S'indigner, rêver et s'engager avec Martin Luther King"

Jean-Claude Girondin sera en dédicace à la Librairie Générale Pointe-à-Pitre pour son dernier ouvrage : "S'indigner, rêver et s'engager avec Martin Luther King "

2013 a célébré le 50ème anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King, I have a dream. Tandis que les inégalités de toutes sortes sont une réalité de nos sociétés, l'exigence de justice est une aspiration de la nature humaine. Martin Luther King Jr, a lutté contre l'injustice et l'intolérance par des  actions dignes pour que triomphe la paix. Homme d'exception, il a renoncé à la colère, banni la violence tout en exprimant l'indignation et la souffrance de son peuple, celui-ci se dressant comme un seul homme aux côtés du prix Nobel de la paix. Aujourd'hui, nous vous invitons à nous rejoindre à la Librairie Générale pour commémorer ce symbole, nous rappeler son combat et prodiguer son message d'espérance alors que la Guadeloupe affronte, presque 50 ans plus tard et au lendemain de la mort du Président Nelson Mandela, une crise sociale et générationnelle sans précédent. Jean-Claude Girondin, est sociologue, chercheur rattaché au GSRL (Paris)

Jean-Claude Girondin en dédicace à la Librairie Générale Pointe-à-Pitre, samedi 21 Décembre 2013 de 10h à 13h

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Exposition de Carlos Estevez "PRELUDE" du 20 décembre 2013 au 21 février 2014

La galerie T&T Art contemporain, à Basse-Terre, reçoit une exposition de Carlos Estevez, du 20 décembre 2013 au 21 février 2014

L'artiste cubain, actuellement invité à la première édition de la Biennale internationale d'art contemporain de la Martinique, propose ici Préludes, une série de 30 dessins sur papier. Cette collection est une introduction à son art fondé sur le doux dilemme du dessin. Une technique qui, selon lui, fait osciller la légèreté du trait entre la fragilité des premiers pas et la certitude des grands hommes. « En tant qu'artiste, je trouve que l'expérience du dessin est une technique directe, très sincère et immédiate, avoue Carlos Estevez. Le dessin peut servir d'esquisse pour une toile ou une oeuvre de grand format, mais il peut aussi être la conclusion définitive de notre volonté de représenter l'univers. Tout comme mes cahiers, ces dessins sont les reflets des expériences de ma vie, mes rêves, mes souvenirs et même des images de mon subconscient qui échappent à ma pensée rationnelle. » Du 20 décembre au 21 février, à la galerie T&T (face à l'hôtel de Région), à Basse-Terre. Ouvert du lundi au vendredi, de 10 à 16 heures. Vernissage : vendredi 20 décembre, à 18 heures. Tél. 05 90 10 01 45.
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Exposition de Mélina "MOUN FIE" jusqu'au 17 décembre 2013

Exposition de 40 toiles de Moun Fiè jusqu'au 17 décembre 2013

La ville de Pointe-à-Pitre accueille Mélina au Pavillon de la ville « Moun Fiè » jusqu'au 17 décembre 2013. Mélina est fille des Antilles....   Lors de ses fréquents voyages, en petites et grandes Antilles, elle observe la même diversité des origines ethno-géographiques qu'elle a vécue en Guadeloupe. Elle y retrouve la simplicité du "vivre ensemble" qui l'a construite enfant et adolescente. Esclaves d'Afrique, Zindiens, Juifs, Syriens, Libanais, Blancs pays et Caraïbes se sont organisés en mosaïque humaine et ont construit leur identité. Moun Fiè rassemble 40 toiles qui racontent avec émotion leur culture, leur appartenance, leur fierté. Si à l'évidence, la peinture de Mélina questionne les stigmates du passé, elle se lit d'abord au présent. Visite guidée de l'exposition avec l'artiste. Contact : 0690 57 45 06
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