Arts Plastiques

FANTÔMES CARAÏBES N°2 , HUGUES HENRI au Centre culturel Rémi Nansouta

 

 

HUGUES HENRI EXPOSITION « FANTÔMES CARAÏBES N°2» :

Pourquoi les Caraïbes, Arawaks et Taïnos ?

 

 

La référence aux Amérindiens dans mon travail s’inspire des rapports livresques, muséographiques et personnels que j’entretiens depuis longtemps avec les peuples et cultures autochtones d’Amérique centrale et du Brésil.

Fasciné par les civilisations méso-américaines précolombiennes, Olmèques, Toltèques, Mayas, Aztèques, etc. J’avais découvert une mine de trésors au Musée de l’Homme à Paris, pendant mes études universitaires, entre 1972 et 1977. Par le dessin et la photo, je m'y étais constitué empiriquement, mon musée imaginaire. Par la suite, arrivé en Guadeloupe en 1983, j’y ai rencontré des passionnés de l’histoire précolombienne comme Henry Petit-Jean Roger qui m’ont fait découvrir les richesses de la Guadeloupe précolombienne, avec les fonds archéologiques du Musée Edgard Clair du Moule mais surtout en visitant le Parc des Roches Gravées de Trois Rivières, où je reviens régulièrement.

Un autre lieu qu’ils m’ont fait connaître est celui de La Coulisse tout près du parc précité, où le sentier de randonnée conduit à un lieu magique, entre les monts Caraïbes et la mer, à deux pas du rivage il y a un ensemble de pétroglyphes méconnus, dont l’un est particulièrement émouvant : une grande roche gravée doucement inclinée, trempe sa base dans la rivière Coulisse et représente une femme en train d’accoucher. L’émotion vient du fait qu’on ne peut qu’imaginer que des générations de femmes Arawaks, Taïnos et Caraïbes ont donné la vie à bien des enfants, avant que Colomb ne touche la terre de Guadeloupe, mais que ce lieu si évocateur vous projette dans ce passé évanoui.

Mon désir artistique a été dans ce cycle de 10 ans, entre 2010 et 2018 de donner vie à ce musée imaginaire que je portais en moi depuis longtemps. C’est une fiction artistique, pas une recherche anthropologique, ethnographique ou archéologique. Les « Fantômes caraïbes » que j’évoque sont des revenants, auxquels je donne forme par la peinture et la photographie retouchée par le photomontage numérique.

La Caraïbe au sens large, qui y prend forme est une recréation associant les Indiens du Brésil et de la Guyane, que j’ai rencontrés et photographiés puis transformés en les intégrant dans le contexte martiniquais, à travers des lieux précis choisis pour leurs matières, couleurs, lumières, mais aussi pour leurs caractéristiques rurales, citadines, historiques, qui les resituent dans notre quotidien. Alors, par le photomontage numérique, ils réapparaissent, ils revivent avec leurs auras, leurs regards, reprenant leurs places dont l’histoire coloniale les a privés.

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